Lourdement condamnés par le pôle financier : Bedoui et Boudiaf de nouveau devant le juge le 24 mai

11/05/2023 mis à jour: 15:13
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Tribunal de Sidi M'hamed - Photo : H. Lyès

Renvoyé devant le pôle pénal financier de Sidi M’hamed à Alger, le procès de Noureddine Bedoui, dernier Premier ministre sous l’ère du défunt président déchu, Abdelaziz Bouteflika, a été reporté au 24 mai. Il comparaîtra en tant qu’ancien wali de Constantine, avec son successeur à ce poste, Abdelmalek Boudiaf pour «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics» et «octroi d’indus avantages», liés au marché de réalisation de l’aéroport de Constantine.

Poursuivi en tant qu’ancien wali de Constantine (2010-2013), Noureddine Bedoui, dernier Premier ministre sous le défunt président déchu, à l’audience du pôle financier et économique de Sidi M’hamed, pour un deuxième procès, lié au marché de réalisation de l’aéroport de Constantine, entre 2003 et 2013. Il comparaissait avec Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, son successeur à la tête de la même wilaya, et le prédécesseur de ce dernier au même poste, Tahar Sakrane, avec près d’une trentaine d’autres prévenus en liberté, entre cadres de l’administration locale, des dirigeants d’entreprises de travaux publics privées et étatiques.

Après l’appel des mis en cause, dont plusieurs étaient absents, et d’une dizaine de témoins, le juge a décidé de renvoyer le procès au 24 mai «à la demande des avocats» qui se sont constitués à l’audience et «afin de convoquer» les absents et les témoins «dont la présence est nécessaire», explique le président, avant de lever l’audience.

Les faits de cette affaire remontent aux années 2000 et concernent la réalisation de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Constantine. Lancés en 2003 à l’époque du wali Tahar Sekrane, poursuivi en liberté, les travaux de réalisation n’ont été achevés qu’en 2013, après des travaux complémentaires et supplémentaires non prévus dès le départ, ce qui a induit, selon l’enquête judiciaire, «d’importants préjudices financiers». D’après la même source, le marché, qui était initialement d’un montant de 441 millions de dinars, a connu de nombreuses réévaluations. En 2005, il est passé à 889 millions de dinars, puis à 1,64 milliard de dinars en 2009 et 2, 264 milliards de dinars durant 2011. Cette tendance à la hausse ne s’est pas arrêtée.

«Réévaluation…»

Elle a atteint 2,704 milliards de dinars avant de dépasser les 2,95 milliards de dinars en 2012 et d’atteindre, en 2015, le montant de 3,155 milliards de dinars, qui comprend également les équipements. Ce qui donne, selon l’enquête, une réévaluation totale de l’enveloppe de plus de 600% par rapport à celle arrêtée en 2005. Pour le magistrat instructeur, il y a eu «violation de la loi sur les marchés publics» par les trois walis qui se sont succédé de 2003 jusqu’à 2013, à savoir Tahar Sekrane, Abdelmalek Boudiaf et Noureddine Bedoui. De ce fait, les trois prévenus ont été inculpés et poursuivis pour «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics» et «octrois d’indus avantages à autrui».

Il est à rappeler que Bedoui et Boudiaf ont été déjà jugés et condamnés. Le 1er décembre dernier, Bedoui, qui comparaissait devant la même juridiction avec deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi qu’une dizaines d’anciens ministres, dont Amar Ghoul, Arezki Baraki, Hocine Nacib, Iman Houda Feraoune et Mohamed Loukal,  a été condamné (en tant que wali) à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt à l’audience, pour avoir «octroi d’indus privilèges» au groupe KouGC appartenant aux frères Kouninef. Peine confirmée en appel par la cour d’Alger.

Abdelmalek Boudiaf a, quant à lui, été condamné, toujours par le même pôle, à 7 ans de prison ferme assortis d’une amende de 4 millions de dinars et la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers, après avoir été jugé avec plusieurs membres de sa famille pour une affaire de «blanchiment d’argent», «trafic d’influence» et «perception d’indus avantages». Les deux anciens walis devront donc être rejugés pour une seconde affaire, dont l’examen par le pôle financier de Sidi M’hamed, à Alger, est attendu le 24 mai.

 


 

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