Louisa Hanoune : «Il faut un plan d’urgence pour garantir la sécurité alimentaire»

19/06/2022 mis à jour: 01:53
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Le Parti des travailleurs (PT) interpelle les hautes autorités du pays sur l’impérieuse nécessité d’agir de manière à assurer la sécurité alimentaire des Algériens dans une conjoncture marquée par de grands bouleversements internationaux.

Intervenant à l’ouverture de la première réunion du bureau politique du parti depuis le dernier congrès, la secrétaire générale du PT a beaucoup insisté sur la consolidation des acquis sociaux et la mobilisation des ressources financières générées par la hausse substantielle des prix de l’or noir pour booster la production nationale, plus particulièrement tout ce qui est lié à l’alimentaire.

«Sur les plans social et économique, l’envolée des prix du baril de pétrole permet de faire face à la flambée des prix des produits alimentaires en particulier et à l’inflation galopante sur le marché international en général», a-t-elle relevé d’emblée, considérant que «les revenus exceptionnels générés par la hausse importante des prix des hydrocarbures doivent permettre la mise en place d’un plan d’urgence pour garantir la sécurité alimentaire à travers des mesures d’encouragement et de stimulation de l’activité agricole, de l’élevage de bétail, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire».

Ce plan est, pour la première responsable du PT, d’une extrême importance, car «il y va de la sécurité nationale». La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, relève dans ce sillage les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et qui doivent être réglés rapidement.

«Nos agriculteurs, à travers l’ensemble du territoire, souffrent de nombreux problèmes qui sont difficiles à énumérer. Nous pouvons citer le manque de moyens de stockage, qui provoque la rareté de certains produits en raison de la détérioration d’une bonne partie de la production agricole telle que la tomate. Nous relevons également la distribution irrationnelle de l’électricité dans les zones rurales qui freinent l’activité agricole dans certaines régions du Sud et des Hauts-Plateaux», a souligné Mme Hanoune, alertant dans le même contexte sur la sécheresse qui menace de faillite de nombreux agriculteurs.

Louisa Hanoune a également soulevé le problème de l’interdiction anarchique de l’importation de nombreux intrants qui a provoqué des perturbations dans les chaînes de production. Elle a fait état de la fermeture de plusieurs laiteries à cause de l’absence de la matière première.

Elle a aussi relevé la situation de blocage de l’entreprise publique de l’électroménager Eniem pour les mêmes raisons. Mme Hanoune a affirmé que même le secteur des médicaments a été fortement impacté par «ces décisions hasardeuses».

Pour la première responsable du PT, «les décisions du gouvernement de manière générale confirment l’inexistence de toute boussole, l’absence de vision claire et prospective». La secrétaire générale du PT critique vertement la politique du gouvernement qui prend, selon elle, le contrepied de ce qui est attendu de lui dans le contexte actuel quant à la mise en place d’une politique d’encouragement et de protection de la production nationale.

Elle s’élève ainsi contre le projet du nouveau code d’investissement qu’elle considère comme «une menace» au tissu productif national. Pour elle, ce nouveau code d’investissement va faire saigner le Trésor public en raison de nombreux avantages fiscaux et parafiscaux.

Elle se demande ainsi «comment peut-on expliquer cette contradiction entre cette orientation extrêmement grave que reflète le code de l’investissement  et la décision positive du gouvernement de rouvrir une quinzaine d’entreprises publiques et une dizaine d’entreprise privées qui étaient à l’arrêt ?»

Pour Mme Hanoune, cette «duplicité» dans l’orientation économique constitue un frein à tous les efforts visant à développer l’agriculture et l’industrie algérienne. 

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