L’oued Tsighaout, qui traverse la partie ouest de la ville de Chlef, est devenu une source de pollution permanente pour les riverains avec les rejets d’eaux usées et la prolifération d’arbustes et végétations sauvages dans le lit principal, faute de curage en profondeur.
Ce cours d’eau, pour rappel, avait fait l’objet, dès 2005, d’une opération «d’aménagement et de réhabilitation» sur 3 km, ayant consisté en la réalisation d’un ovoïde presque enterré. Mais cela n’a pas empêché l’écoulement et la stagnation des eaux usées le long de cet ouvrage avec leur lot d’odeur nauséabonde, de rats et de moustiques.
Pis encore, la partie aval de l’oued Tsighaout entre Haï Bensouna et la cité les Vergers a été carrément obstruée par des monticules de terre sur lesquelles on n’a pas hésité à aménager une piste de passage pour les véhicules et les piétons.
A-t-on oublié les graves inondations survenues dans la région en 1967, suite aux crues dudit oued, alors qu’à l’époque, il n’existait pas toutes ces constructions ayant vu le jour le long de cette rivière depuis les années 1990 ?
Des constructions qui ne semblent, malheureusement, pas s’arrêter, malgré la vulnérabilité du sol sur les berges de l’oued en question, comme cela a été démontré par les études de microzonation réalisées après le violent tremblement de terre qui avait détruit presque toute l’ancienne ville de Chlef. Comment peut-on aujourd’hui ignorer ces risques potentiels dans une région classée pourtant en zone trois (sismicité élevée) ? Toujours est-il que l’oued Tsighaout, qui prend sa source au pied des monts de l’Ouarsenis et se jette dans l’oued Cheliff, en traversant l’ouest de la ville de Chlef, a besoin d’une opération d’envergure en matière de curage du fond de l’oued et de réhabilitation des réseaux d’assainissement des agglomérations concernées. De même, il est préconisé d’utiliser ses deux berges pour en faire des espaces verts qui manquent cruellement dans les cités d’habitation riveraines.