Alors que l’Allemagne vient de fournir à l’Ukraine 2700 missiles antiaériens, tous de fabrication soviétique, plus haut dans le ciel, la guerre de l’espace prend forme pour la première fois de l’histoire.
Le 4 mars, des milliers d’internautes d’Europe tombaient dans une panne de réseau à cause d’une attaque visant des satellites de communication, confirmée par le général Friedling qui dirige le commandement français de l’Espace. Par ailleurs, les tirs de fusées russes Soyouz ont été suspendus et des satellites cloués au sol, comme ceux du système de géolocalisation Galileo ou de la constellation Oneweb et même des satellites militaires, le CSO-3 français, paralysés. La guerre va plus loin encore puisqu’elle atteint la planète Mars, la mission européenne prévue cette année vers la planète rouge n’a plus son lanceur, russe, ni son atterrisseur, russe. Dans le même temps, la Russie pourrait désorbiter la station spatiale ISS, de la taille d’un terrain de football de 420 tonnes, en la faisant retomber sur Terre.
Plus inquiétant, les Russes sont sur une nouvelle forme de guerre asymétrique, le tir de missile Asat du 15 novembre dernier a détruit un de leurs vieux satellites d’écoute, perturbant au passage le fonctionnement des satellites Starlink de SpaceX. Avec cette idée, plutôt que d’attaquer frontalement un satellite militaire américain, détruire un satellite russe qui se trouve à proximité de sorte que le nuage de débris généré mitraille le satellite et le perturbe, raison pour laquelle Elon Musk, PDG de SpaceX, a envoyé cette semaine en Ukraine un camion rempli d’antennes Starlink pour se connecter à internet par satellite, et a procédé au lancement de 47 nouveaux satellites.
Nous ne sommes plus dans la science-fiction mais dans la réalité. Nous ? Il y a deux satellites algériens Alsat quelque part dans l’espace, lancés en 2010 et 2016 par l’astrobiologiste Bouteflika, petits cubes de 60 centimètres pesant 110 kilos. Quelle sera leur position ? Géostationnaire bien sûr.