L'ONU célèbre mercredi la première Journée internationale contre l'islamophobie

14/03/2023 mis à jour: 08:14
APS
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L'ONU célèbre mercredi la toute première Journée internationale de lutte contre l'islamophobie, proclamée le 15 mars 2022, dans le but d'en finir avec "le poison de la haine", la discrimination et la violence envers les musulmans à travers le monde.  Les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies ont adopté le 15 mars 2022, par consensus, une résolution proposée par le Pakistan, qui fait de chaque 15 mars "une Journée de lutte contre l'islamophobie". Non contraignante, la résolution "appelle au renforcement des efforts internationaux pour favoriser un dialogue mondial sur la promotion d’une culture de tolérance et de paix à tous les niveaux, fondée sur le respect des droits de l'Homme et de la diversité des religions et des convictions".  Le texte "déplore vivement tous les actes de violence à l’encontre des personnes sur la base de leur religion ou de leurs convictions et les actes dirigés contre leurs lieux de culte, ainsi que toutes les attaques contre et dans les lieux, sites et sanctuaires religieux, qui sont une violation du droit international".  La résolution "invite tous les Etats membres, les organisations compétentes du système des Nations unies, les autres organisations internationales et régionales et la société civile, le secteur privé et les organisations confessionnelles, à organiser et à soutenir divers événements à haute visibilité visant à accroître efficacement la sensibilisation à tous les niveaux sur la lutte contre l’islamophobie".  Dans un message adressé à l'occasion de la célébration de la première Journée internationale contre l'islamophobie, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à l’action "pour en finir avec le poison de la haine envers les musulmans".  "Les près de 2 milliards de musulmans qu’abrite la planète sont le reflet de l’humanité dans toute sa magnifique diversité. Or, ils sont souvent en butte au sectarisme et aux préjugés sans autre raison que leur religion", a-t-il déploré.  Et d'ajouter dans ce contexte: "Outre la discrimination structurelle et institutionnelle et la stigmatisation générale que subissent leurs communautés, les musulmans, pris pour boucs émissaires, sont la cible d’attaques personnelles et de discours haineux". "La discrimination nous déshonore tous. Il nous incombe à tous de nous élever contre elle", a-t-il poursuivi.

L'islamophobie, "une triste réalité de notre temps"

Pour sa part, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, qui est également président du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a souligné que l'Islam "est une religion de paix, de tolérance et de pluralisme", ajoutant que bien que l'islamophobie ne soit pas nouvelle, elle est "une triste réalité de notre temps" qui ne fait qu'augmenter et se propager.  S'exprimant lors d'un événement spécial organisé vendredi dernier dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale contre l'islamophobie, M. Zardari a, en outre, regretté que "depuis la tragédie du 11 septembre, l'animosité et la suspicion institutionnelle à l'égard des musulmans et de l'Islam à travers le monde n'ont fait que prendre des proportions épidémiques". La célébration de la première Journée internationale contre l'islamophobie intervient dans un contexte marqué par la montée de la haine et de la discrimination envers les musulmans dans plusieurs régions du monde et la multiplication des actes condamnables de personnes extrémistes notamment, en Europe. En janvier dernier, le monde musulman s'est indigné face à l'autodafé du Saint Coran par des personnes extrémistes en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas, appelant à une action commune pour y mettre fin. L'Algérie avait fermement condamné "ces actes abjectes" qui sont "contraires aux principes fondamentaux des droits de l'Homme et qui sapent les efforts visant à diffuser les valeurs de tolérance, de dialogue interreligieux et du vivre ensemble".  Et lors des travaux de la 17e Conférence de l'Union des Conseils des Etats membres de l'OCI (UPCI), abrités fin janvier dernier par l'Algérie, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait souligné dans un message que "les phénomènes d'hostilité et de haine contre les musulmans, qui ont entraîné une recrudescence des actes de discrimination, de marginalisation et d'exclusion, exigent de renforcer les efforts pour trouver des formules civilisationnelles nous permettant de faire face à la discrimination systématique, à l'islamophobie, à la haine et à l'intolérance".

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