Première coupe de cheveux aux petits garçons. Dans certaines régions berbérophones, on dit que l’enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement (c’est d’ailleurs à cette période qu’on opère la taille de certains arbres fruitiers) ;
• le mariage sous le bon présage de Yennayer. Les petites filles s’amusent à marier leurs poupées (pratique qui rappelle tislit n wenZar) ;
•rites d’initiation agricoles : on envoie les enfants aux champs afin de cueillir eux-mêmes fruits et légumes. Pour espérer une nouvelle année plus prospère, Yennayer est marqué par quelques opérations de purification. Dans l’anti-Atlas par exemple, au petit jour de Yennayer, la maîtresse de maison nettoie toutes les recoins de la maison en y saupoudrant ibsis (mélange de farine, huile et sel). Elle balaie ensuite toutes les pièces pour « chasser » tamγart n gar aseggwas (« l’épouse de la mauvaise année ») qui n’est autre que tamara la « misère » (mot à éviter ce jour-là). Le sacrifice d’un animal est de rigueur, symbolisant l’expulsion des forces et des esprits maléfiques mais aussi marquant ses vertus prophylactiques. On prie alors les forces divines pour assurer une saison culturale féconde. Au cours de la fête de Yennayer, on fait intervenir des personnages tels teryel (tamZa, « ogresse » en rifain) ou aâdjouzet Yennayer (« la vieille de janvier » en arabe). Après le copieux repas de Yennayer, la maîtresse de maison mettait jadis un peu de nourriture dans le métier à tisser (azzetta), dans la meule domestique (tasirt) et dans le foyer au feu (kanun) pour embaumer de bénédictions ces objets essentiels dans la vie rurale (Aurès, Kabylie et Oranie).