L’obésité, une épidémie qui touche désormais un milliard de personnes

01/03/2024 mis à jour: 03:36
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L'obésité touche désormais plus d'un milliard de personnes dans le monde, y compris les enfants et les adolescents, selon une estimation publiée à quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre l'obésité du 4 mars. Cette tendance alarmante montre une accélération du problème dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires.

Entre 1990 et 2022, le taux d'obésité a quadruplé parmi les enfants et les adolescents et doublé parmi les adultes, révèle une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La progression de cette "épidémie" a été plus rapide que prévu, déclarait le Pr Francesco Branca, directeur du département "Nutrition pour la santé et le développement" de l'OMS, lors d'une conférence de presse. Le seuil du milliard de personnes touchées, initialement prévu vers 2030, a été atteint plus tôt que prévu, selon le Pr Majid Ezzati de l'Imperial College de Londres, l'un des principaux auteurs de l'étude.

Les travaux, basés sur les données d'environ 220 millions de personnes dans plus de 190 pays, indiquent qu'en 2022, près de 880 millions d'adultes (504 millions de femmes et 374 millions d'hommes) vivaient en situation d'obésité, comparativement à 195 millions en 1990. Au cours de cette période, le taux d'obésité a presque triplé chez les hommes (passant de 4,8% en 1990 à 14% en 2022) et plus que doublé chez les femmes (de 8,8% à 18,5%), avec des disparités entre les pays. Inquiétant également, en 2022, près de 160 millions d'enfants et d'adolescents étaient touchés, soit une augmentation significative par rapport aux 31 millions enregistrés 30 ans auparavant.

L'obésité, une maladie complexe et multifactorielle, est associée à une augmentation de la mortalité liée à d'autres pathologies telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers. La pandémie de Covid-19 a également illustré le risque accru lié au surpoids.

L'étude révèle que certains pays à revenus faibles ou intermédiaires, notamment en Polynésie et Micronésie, aux Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, affichent désormais des taux d'obésité supérieurs à ceux de nombreux pays industrialisés d'Europe. Francesco Branca souligne que l'obésité, autrefois considérée comme un problème des pays riches, est désormais une préoccupation mondiale, attribuant cela à une "transformation rapide, et pas en mieux, des systèmes d'alimentation dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires".

L'étude met en évidence le "double fardeau" de la sous-alimentation et de l'obésité dans de nombreux pays à faible et moyen revenu. Bien que le sous-poids persiste dans certaines régions, l'obésité touche désormais plus de personnes que l'insuffisance pondérale dans la plupart des pays. L'OMS souligne l'importance de la prévention et de la prise en charge de l'obésité tout au long de la vie, en mettant en œuvre des mesures telles que la taxation des boissons sucrées, la subvention des aliments sains, la limitation du marketing d'aliments malsains destinés aux enfants, et la promotion de l'activité physique. Bien que des traitements pour le diabète agissent également contre l'obésité, ils sont considérés comme un outil plutôt qu'une solution, souligne le Pr Francesco Branca, mettant en garde contre les effets à long terme ou secondaires de ces médicaments.

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