L'Iran «ne peut pas avoir d’arme nucléaire», lance Trump à l’aube de discussions avec Téhéran

12/04/2025 mis à jour: 13:18
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Une délégation de négociateurs iraniens a quitté samedi matin Téhéran pour se rendre à Oman avant de rares pourparlers avec les États-Unis sur le dossier du nucléaire iranien.

Le 11 avril, le président américain Donald Trump a déclaré que l’Iran ne devait en aucun cas acquérir l’arme nucléaire, alors que des pourparlers entre délégations iranienne et américaine sont prévus samedi à Oman pour discuter du dossier nucléaire. À bord d’Air Force One en direction de sa résidence en Floride, Trump a exprimé son souhait de voir l’Iran devenir un pays prospère, mais sans possibilité d’obtenir l’arme atomique. De son côté, Abbas Araghchi, représentant iranien, a souligné à la télévision d’État qu’un accord équitable et honorable était possible si toutes les parties adoptaient la même attitude constructive.

Téhéran avait déjà affirmé son intention de parvenir à un compromis sérieux, rejetant les mises en scène médiatiques au profit de négociations sincères. Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, a rappelé cette volonté malgré les menaces américaines de frappes militaires et de nouvelles sanctions économiques. Depuis des décennies, les pays occidentaux, et en premier lieu les États-Unis, soupçonnent l’Iran de vouloir développer une arme nucléaire, ce que Téhéran dément fermement, affirmant que son programme est strictement civil.

Ces négociations à Oman, les premières depuis 2018, interviennent après plusieurs semaines de tensions verbales entre les deux pays. L’Iran cherche à obtenir une levée des sanctions américaines qui pèsent lourdement sur son économie. Le format des discussions reste incertain : l’Iran privilégie les échanges indirects, refusant tout dialogue imposé, tandis que Donald Trump insiste sur des discussions directes, dans une même pièce, comme l’a précisé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

L’accord de 2015, qui encadrait le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions, a été rompu en 2018 lorsque les États-Unis s’en sont retirés sous la présidence de Trump. Aujourd’hui, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, sont chargés de mener les discussions à Oman. Witkoff, qui s’est récemment rendu en Russie, a affirmé que la priorité américaine était le démantèlement du programme nucléaire iranien. Il a précisé que Washington restait ouvert à d’autres moyens d’aboutir à un compromis, mais que toute militarisation de la capacité nucléaire iranienne restait une ligne rouge.

D’après l’agence iranienne Tasnim, les délégations devraient arriver à Oman samedi et commencer des pourparlers indirects sous l’égide du ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Busaidi. Donald Trump a prévenu que le recours à la force était une option sérieusement envisagée en cas d’échec des discussions, ajoutant qu’Israël y jouerait un rôle central. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, partisan d’une stratégie offensive contre l’Iran, estime d’ailleurs qu’une intervention militaire deviendrait inévitable si les négociations s’éternisent.

L’Iran a répliqué que de telles menaces pourraient l’amener à expulser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ce que les États-Unis ont jugé comme une escalade dangereuse. Le vice-ministre iranien Majid Takht-Ravanchi a cependant laissé entendre qu’un accord était encore envisageable, à condition que Washington cesse ses exigences excessives et abandonne toute forme d’intimidation.

Par ailleurs, les récents revers militaires subis par les alliés de l’Iran, notamment le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, ont fragilisé la position de Téhéran dans la région. Pour la première fois, des échanges militaires directs entre Israël et l’Iran ont eu lieu, rompant avec la tradition de guerre par procuration. L’Allemagne et l’Union européenne insistent de leur côté sur la nécessité d’aboutir à une solution diplomatique. Depuis le retrait américain de l’accord de 2015, l’Iran a fortement intensifié son programme nucléaire, atteignant un taux d’enrichissement d’uranium de 60 %, bien au-delà du seuil de 3,67 % prévu par l’accord initial et se rapprochant dangereusement du niveau requis pour fabriquer une arme nucléaire.

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