«L’impunité, où qu’elle soit, engendre l’impunité partout»

07/04/2025 mis à jour: 18:38
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Dans une lettre poignante, rendue publique samedi dernier, le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés  de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Joagan Chapagain, a écrit en apprenant la nouvelle de l’exécution des 15 humanitaires : «Un nombre record de travailleurs humanitaires ont été tués.

Les uniformes rouges de mon équipe auraient dû les protéger. Au lieu de cela, ils sont devenus leurs linceuls.» Il s’est interrogé sur ce qui «est plus horrible : l’attente angoissante d’une semaine ? Le silence après la disparition de nos collègues, alors que nous soupçonnions le pire mais espérions autre chose ? Ou la confirmation, sept jours plus tard, que des corps avaient été retrouvés ?

Ou, depuis, les détails horribles d’ils ont été retrouvés et tués ?» Chapagain a écrit : «Nos collègues décédés portaient encore leurs gilets du Croissant-Rouge. De leur vivant, ces uniformes témoignaient de leur statut de travailleurs humanitaires, ils auraient dû les protéger.

Au lieu de cela, dans la mort, ces gilets rouges sont devenus leurs linceuls.»  Dans sa longue lettre, publiée en bonne place,   par The Guardian, le secrétaire général de la fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a estimé  que «ces hommes n’ont pas agi avec désinvolture. Ils pensaient que leurs véhicules, marqués du Croissant-Rouge, indiqueraient clairement qui se trouvait à l’intérieur et leur objectif. Ils croyaient que le droit international humanitaire avait une signification : que les soignants seraient protégés. Ils pensaient que cela signifiait qu’ils ne seraient pas une cible», mais, a-t-il souligné, « ils avaient tort. Tragiquement, terriblement tort». 

En tant que secrétaire général d’une fédération humanitaire mondiale, des Croix et Croissant Rouges,  «comptant plus de 16 millions de salariés et de bénévoles, je suis bien habitué aux traumatismes», a-t-il écrit. Et de poursuivre : «Aider les populations à se préparer aux crises et à y faire face lorsqu’elles surviennent, voilà le travail de nos équipes (...) Nos équipes peuvent aider les personnes à surmonter les traumatismes, mais elles ne devraient pas y être soumises en raison de leurs actes. Le droit international humanitaire l’exige. Les travailleurs de la santé et de l’aide humanitaire doivent être protégés. Ils portent des emblèmes pour une raison.»

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