Ligue des champions d’Afrique (Demi-finale aller). Al Ahly 4 – ES Sétif 0 : Radioscopie d’un naufrage annoncé

09/05/2022 mis à jour: 03:20
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Photo : D. R.

Prenant le train en marche, Darko Novic n’est pas le géniteur de la débâcle «concoctée» par ses dirigeants.

La première manche de la demi-finale de Ligue des champions d’Afrique démasque la supercherie. Elle met à nu les maux d’une maison Entente lacérée. La claque du stade Essalem remonte à la surface les métastases d’un Aigle noir «démoli» par Serrar et sa bande.

L’issue d’une partie (4-0) marquée par un forfait des Noir et Blanc reste, le moins que l’on puisse dire, flatteur au vu du nombre d’occasions égyptiennes et de la faiblesse du onze sétifien jouant plus d’une heure en infériorité numérique. Il ne faut pas sortir de Saint Cyr pour connaitre les sentiments des sportifs algériens en général et des Sétifiens en particulier, sous le choc. Pour une fois, on ne va pas accabler les principaux acteurs travaillant sans le strict minimum.

Pour une fois, on ne peut pointer du doigt Amir Karaoui auteur d’un vilain tacle. Sans le sou depuis une éternité, le porteur d’eau n’est coupable de rien. Il n’est pas responsable de la déroute. Prenant le train en marche, Darko Novic n’est pas le géniteur de la débâcle concoctée par ses dirigeants.

Contrairement aux jours de «victoire», œuvre des principaux acteurs, le président du conseil d’administration (PCA) et du CSA (club sportif amateur) n’existant que sur le papier, vont retourner à leur tanière pour y hiberner.

Leur portable fonctionnera désormais en mode «hors champ». La claque fait remonter à la surface l’onéreux-mauvais casting de l’intersaison, la liquidation de certains jeunes partis ailleurs, la mort dans l’âme et les innombrables désaccords minant une direction divisée en deux clans.

Profitant de la faiblesse de son vis-à-vis, le Ahly du Caire met un pied en finale, révèle au grand jour les tares et lacunes de la formation sétifienne malmenée ou plutôt humiliée par une direction gérant une grande institution par le «bluff». La gestion d’une SSPA est, faut-il le rappeler, une science exacte. Ce n’est malheureusement pas le cas de l’Aigle noir fonctionnant comme un commerce à la sauvette.

Avant d’être un problème financier, le malaise de l’Entente est profond. Il est structurel. Le boycott des sponsors n’est pas fortuit. Les opérateurs économiques locaux ou nationaux, privés ou publics, ne peuvent cautionner ou mettre un sou dans des caisses trouées par la dilapidation et la mauvaise gestion. C’est la triste réalité. Pour une fois, les principaux acteurs (joueurs et entraineurs) ne sont pas en première ligne.

Après la déroute, le vestiaire et les «paroliers» restent silencieux. Au grand dam des fans qui ne cachent pas leurs déception et colère. Le «séisme» de samedi soir acte le divorce entre le public sétifien et une direction ayant fait d’une mission nationale un jeu. Serrar et sa bande, principaux responsables d’une humiliation ne disant pas son nom, devront non seulement s’expliquer, faire leur mea-culpa mais aussi remettre le tablier tant qu’il est temps…

Les dessous d’une «excursion» à la charge du trésor public

Pris en charge par l’Etat algérien ne lésinant pas, le déplacement Sétif-Le Caire, effectué à bord d’un avion spécial a été transformé en «excursion».

Prenant les choses à la légère, les têtes pensantes de l’ESS reléguant au dernier plan le bien-être, la quiétude, la concentration de leur équipe appelée à disputer une autre demi-finale de la plus prestigieuse compétition africaine des clubs, franchissent la ligne rouge. Bien gérés, les grands clubs se déplacent sans «accompagnateurs».

Ce n’est pas le cas de la délégation sétifienne accompagnée par plus de 40 «invités» triés et choisis. Selon certaines langues qui commencent à se délier, des «invités» n’auraient pas fait le déplacement gratos. 

 

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