Le Marché commun du Sud (Mercosur) et l’Union européenne (UE) ont conclu vendredi à Montevideo «les négociations en vue d’un accord» de libre-échange qui doit être ratifié par les pays membres.
«C’est le début d’une nouvelle histoire» avec «un accord qui bénéficiera aux deux» parties et «apportera des bénéfices significatifs aux consommateurs et aux entreprises» s’il est approuvé, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, citée par l’APS.
Affirmant que «les préoccupations de nos agriculteurs» ont été écoutées et que «cet accord inclut des garanties solides pour protéger nos moyens de subsistance», elle célébrait ce projet de traité conclu après 25 ans de discussions avec les présidents de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay.
Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l’UE et le Mercosur afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs, soit le «plus grand partenariat commercial et d’investissement jamais vu», selon Mme von der Leyen.
L’accord permettrait à l’UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d’exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. De l’autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés d’écouler vers l’Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja... Le chancelier allemand, Olaf Scholz, attend «plus de croissance et de compétitivité». Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, se réjouit d’un «accord historique» avec «les pays frères d’Amérique latine».
«Concurrence déloyale»
Pour le président brésilien Lula, il s’agit d’un «texte moderne et équilibré, qui reconnaît les références environnementales du Mercosur et renforce notre engagement envers les Accords de Paris sur le changement climatique».
Mais pour la France, opposée à cet accord au nom de la défense du monde agricole et qui réclame du Mercosur les mêmes normes environnementales et sanitaires en vigueur dans l’UE pour éviter «une concurrence déloyale», l’accord «reste inacceptable en l’état». «La Commission a achevé son travail de négociation avec le Mercosur. C’est sa responsabilité, mais l’accord n’est ni signé ni ratifié. Ce n’est donc pas la fin de l’histoire. Il n’y a aucune entrée en vigueur de l’accord avec le Mercosur», a souligné l’Elysée lors d’un échange avec des journalistes.
Si en vertu des traités européens la Commission est seule négociatrice des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept, l’accord signé vendredi doit encore obtenir sa ratification en gagnant l’approbation d’au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l’UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.