L’exposition ‘‘Rock el Casbah’’ rend hommage au regretté Rachid Taha, aux Puces de Saint-Ouen
Vu le lieu, c’est une exposition réservée aux amateurs de passage mais elle est immensément émouvante par l’apport et le partage sincère d’artistes, de proches et d’amis qui lui ont donné naissance.
Le sculpteur Philippe Perrin est à l’origine de cet événement culturel aux Puces de Saint-Ouen, endroit décalé s’il en est, pour rendre hommage à Rachid Taha, musicien et chanteur disparu subitement en 2018 suite à une irrémédiable maladie.
Philippe Perrin se rappelle de sa rencontre avec Rachid Taha, devant la salle culturelle et de spectacle des Bains Douches, à Paris. Il raconte au journal Le Monde que « les portiers bloquaient l’entrée au jeune chanteur algérien».
Naissance alors d’une relation amicale et aujourd’hui envie de «rendre justice et hommage au fondateur de Carte de séjour » en lui ouvrant les portes aux Puces de Saint-Ouen. Il y a mobilisé une trentaine d’artistes à la Galerie Dauphine, pour une installation portant le nom de Rock el Casbah.
Ce fut l’un des grands succès de Rachid Taha lorsqu’il avait décidé de tracer en solitaire sa route loin du groupe mythique Carte de séjour dont il reste l’inoubliable voix. Le Monde rappelle que cette chanson est une «adaptation en 2004 du morceau éponyme des Clash, aborde les sujets politiques, les questions de nationalité et celles de la condition d’immigré en France, très présents dans les textes du musicien ».
L’itinéraire d’un surdoué
La presse révèle quelques-unes des prestations lors de cette exposition : « ‘‘Rita’’, variation contemporaine sur l’air du célèbre catalogue des amoureuses dans un air du Don Giovanni de Mozart. Ici, tous les arts visuels se côtoient.
Les photographes Pierre Terrasson et Marc-Antoine Serra montrent des portraits de Taha, Robert Combas en a peint un pour l’occasion. Photographe lui aussi, mais de guerre, Enrico Dagnino introduit le tragique des guerres de religion, en quelques images de la guerre civile en Somalie.
Les gros plans de visages et de corps ou crayons et encres sur papier rouge sang de Myriam Mechita, les assemblages de débris disposés en croix par Alan Vega et les dessins macabres, en dépit de leur légèreté, de Jean-Luc Verna, sont les autres moments tragiques du parcours.»
Discrètement, souligne Le Monde, « Saâdane Afif a déposé sur une pochette de Douce France de Charles Trenet un pendentif doré de main de Fatma »…
De son côté, Libération retrace l’itinéraire d’un surdoué : «Depuis le rock avec son groupe Carte de Séjour, inspiration de The Clash et leur Rock the Casbah, en passant par la techno et les mélanges à travers la Méditerranée entre chanson française et arabe, Rachid Taha possédait la culture du grand mix rivée à la peau.
C’est vrai qu’il a fallu, hélas, sa disparition, en septembre 2018, pour que beaucoup s’aperçoivent de cette trace unique que le chanteur a laissée dans le paysage musical français.»