L’Espagne dans l’histoire : La malédiction se poursuit pour l’Angleterre

16/07/2024 mis à jour: 01:03
AFP
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Photo : D. R.

L’Espagne est entrée dans l’histoire de l’Euro en étant la première nation à obtenir un 4e sacre continental, brisant le rêve de l’Angleterre, battue 2-1 et toujours sans trophée après 58 ans d’attente, dimanche à Berlin.

Dans un stade olympique rempli aux deux tiers de fans anglais, la malédiction s’est poursuivie pour les pauvres Three Lions, en quête d’un titre depuis la Coupe du monde 1966 organisée sur leur sol. Les hommes de Gareth Southgate pensaient pouvoir enfin ramener la coupe à la maison mais comme l’Allemagne, pays hôte, en quarts de finale (2-1 a.p.), puis la France en demi-finales (2-1), ils sont tombés sur des Espagnols sûrs de leur jeu et de leur force collective.

Dans un tournoi globalement très terne, la Roja a été la seule formation à produire du spectacle, forte de son formidable potentiel offensif. L’Angleterre en a fait les frais au terme d’une finale qui n’a pas non plus atteint des sommets techniques mais a tout de même confirmé la supériorité espagnole.

Le héros de la partie aura été Mikel Oyarzabal, entré en seconde période et auteur du but de la victoire à la 86e minute. Alors que les deux équipes étaient à égalité après l’ouverture du score de Nico Williams (47e) puis le but anglais signé Cole Palmer (74e), le joueur de la Real Sociedad a propulsé les siens au paradis.

Après le prodige Lamine Yamal, devenu en demi-finale le plus jeune buteur de la compétition à 16 ans et 362 jours, la Roja s’est trouvée un autre sauveur pour lui permettre de s’imposer une quatrième fois dans un Championnat d’Europe après 1964, 2008 et 2012.

Adepte comme toujours de la possession de balle à outrance, les Espagnols ont su cette fois y ajouter de la percussion avec des attaquants de feu, comme Yamal et Williams, pour en finir avec une domination stérile, longtemps leur marque de fabrique. «Nous ne réalisons pas encore ce que nous avons fait. Nous rentrerons en Espagne demain (lundi, ndlr) et nous pourrons vivre cette expérience avec les supporters, l’amour et la chaleur qu’ils nous ont apportés. Je pense que nous sommes entrés dans l’histoire», a réagi Nico Williams.

«C’est le meilleur cadeau d’anniversaire dont j’aurais pu rêver», a de son côté estimé Lamine Yamal, qui a eu 17 ans samedi.  Tout le mérite revient au sélectionneur Luis de la Fuente, successeur de Luis Enrique après un Mondial-2022 terminé piteusement aux tirs au but en 8e de finale face au Maroc.

Ce succès n’est pas dû au hasard pour une formation qui s’était déjà adjugée, sous la direction de son nouvel entraîneur, la Ligue des nations en 2023, avec peu ou prou les mêmes recettes.

Le technicien peut aussi compter au milieu sur un métronome de la trempe de Rodri, stratège de Manchester City élu meilleur joueur de l’Euro. L’échec en finale est en revanche très cruel pour l’Angleterre de Gareth Southgate, seule nation favorite à avoir été digne de son statut dans cet Euro, quand la France et l’Allemagne ont été incapables d’être à la hauteur de leur rang.

Certes, le parcours aura été en dents de scie, avec des stars pas toujours au rendez-vous, comme Jude Bellingham. Mais les Anglais ont cru dur comme fer pouvoir mettre fin à leur disette avant, une nouvelle fois, de tomber de très haut.  Il leur faudra attendre encore avant de décoller cette étiquette de perdants éternels qui leur colle à la peau.

L’histoire se répète pour Gareth Southgate, qui est plusieurs fois passé tout près d’une consécration internationale. Demi-finaliste du Mondial-2018, finaliste de l’Euro-2021, battu de peu par les Bleus en quarts de finale du Mondial-2022 (2-1), il a encore perdu le match qu’il ne fallait pas perdre.

En poste depuis 2016, son avenir s’écrit désormais en pointillés.  «C’est difficile d’y réfléchir aussitôt après une défaite comme celle-ci. J’ai besoin d’abord d’en discuter avec des personnes importantes en coulisses», a déclaré le technicien, interrogé après la partie sur son futur. Pour Harry Kane aussi, les finales se suivent et se ressemblent.

Le prolifique avant-centre du Bayern Munich n’a toujours pas gagné le moindre titre dans sa carrière et il quitte Berlin la tête basse. Comme les autres Three Lions et leurs malheureux supporteurs.  

 

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