Les prix du pétrole ont bondi hier en réaction aux risques d’embrasement dans la région du Moyen-Orient après l’assassinat du leader de Hamas, Ismail Haniyeh, en Iran, et du commandant du Hezbollah Fuad Chokr au Liban, commis par l’entité sioniste. Le marché pétrolier de plus en plus sensible aux risques géopolitiques a réagi également à la baisse du niveau des réserves américaines.
Ainsi, le baril de Brent, brut de la mer du Nord, pour livraison en septembre a grimpé de 2,51% pour atteindre 80,60 dollars. La référence du pétrole américain, West Texas Intermediate, s’est quant à lui vendu à 76,95 dollars le baril en grimpant de 2,51% par rapport à la clôture de la veille.
Les prix du pétrole prennent ainsi depuis hier une courbe ascendante après une semaine de fléchissement dû à des perspectives moroses de la croissance en Chine associée à une baisse de la demande. Pour rappel, les prix du baril du WTI et du Brent, ont affiché mardi avant ces attaques, leur plus bas niveau en sept semaines, avant de rebondir hier. Les tensions géopolitiques et les risques d’intensification des conflits en présence orientent les cours à la hausse.
Le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré de venger l’assassinat du chef politique du Hamas en affirmant : «Nous considérons sa vengeance comme notre devoir.» «Ces événements font craindre une intensification et une extension du conflit.
En conséquence, ils accroissent le risque géopolitique pour les marchés», indique John Evans, analyste chez PVM Energy. La baisse significative des réserves américaines a également orienté les prix vers la hausse après l’annonce, par la fédération américaine API, d’une chute des réserves commerciales de brut d’environ 4,5 millions de barils la semaine dernière, et de 1,92 million de barils pour l’essence sur la même période.
Le rapport de l’Agence américaine d’information EIA sur les réserves était attendu hier pour plus de précision sur le niveau réel des réserves américaines. En attendant de voir l’évolution de la situation au Moyen-Orient, les prix du baril ont affiché, au mois de juillet écoulé, leur plus importante perte mensuelle depuis octobre 2023.
Changement ?
Les raisons évoquées par les analystes sont liées aux perspectives moroses de la demande chinoise et aux attentes de l’OPEP+ qui doit s’en tenir à son accord sur les quotas de production des pays membres. Le groupe de travail de l’OPEP+ composé des principaux ministres de l’alliance, JMMC, doit tenir une réunion aujourd’hui pour faire le point sur la situation du marché.
Les observateurs ne s’attendent pas à un changement de la position de l’alliance des producteurs de pétrole par rapport à son accord de réduction de l’offre pétrolière. «Je pense qu’il est peu probable que nous assistions à un nouveau changement ou à un nouveau développement lors de la réunion de jeudi, en particulier pour limiter davantage la production de l’OPEP+», a déclaré une source proche de l’organisation à Reuters.
Pour rappel, l’OPEP+ a décidé d’une réduction de sa production de l’ordre de 5,86 millions de barils par jour, soit 5,7% de la demande mondiale de pétrole. Au mois de juin dernier, le groupe de pays alliés s’est accordé à réduire de 3,66 millions de bpj jusqu’à la fin de l’année 2025, et de prolonger la part de réduction de 2,2 millions de bpj par huit membres de l’alliance, de trois mois jusqu’à fin septembre 2024. L’OPEP+ devra décider de l’élimination progressive des réductions de 2,2 millions de bpj, allant d’octobre 2024 jusqu’à septembre 2025.