Les troubadours du terroir sont de retour : L’impact des sonorités de la ghaïta

11/05/2024 mis à jour: 02:27
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Photo : D. R.

Avec le printemps, il n’y a pas que les hirondelles qui réapparaissent, les troubadours du terroir aussi. Ce jeudi, sur le plus anciennement principal boulevard de Témouchent, du primitif centre de l’agglomération, cheikh Mamachi, pas l’illustre cheikh Mohamed de Hassi Mamèche (wilaya de Mostaganem), dit lui aussi El Mamachi, puisqu’il n’est plus de ce monde.

Celui dont il est question n’est pas du Dahra mais de Bou Tlélis, sur le versant sud du Murdjajo, à une quarantaine de bornes de Témouchent dans la direction d’Oran, en bordure de la RN2. Il est venu égayer l’air du temps des sonorités de sa ghaïta, passant de café en café, de rue en rue et autres grandes surfaces. Lui n’est pas un chanteur à l’instar du cheikh homonyme de Bédoui.

Il est ghaïtiste, s’occupant plutôt à charmer l’oreille de son auditoire en soufflant mélodieusement d’entraînants airs connus. Son glaïli, fait également office de berrah. C’est même ce louangeur, à la faconde prodigieuse, qui recueille les ziara et les tébrihate, selon la demande du donateur. Les ziara qui sont des oboles, généralement offertes par des passantes.

Cela renvoie au statut conféré par les petites gens du monde rural aux artistes d’antan, en raison de la frugalité de leur vie, semblable à la leur. Ce sont des «drawiche», qui, par définition, se contentent de peu. Mamachi et son complice font ainsi des incursions en Oranie dans la journée. Cela peut leur permettre d’être remarqué par quelqu’un devant circonscrire son enfant et qui prend rendez-vous avec eux pour venir divertir la cérémonie.

Par contre, ce samedi, ils passeront la nuit à Sidi M’hamed Benaouda, du nom du saint patron de la confédération tribale des Flittas, et dont le mausolée se trouve à Rélizane. Elle est annonciatrice d’une foultitude de waâdas à travers le nord oust du pays jusqu’en automne.

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