A pied, puis à dos d’âne, de cheval ou de dromadaire, c’est ainsi qu’on voyageait, parfois même à dos de lion, comme Sidi Mhamed Ben Aouda, selon la légende. Puis la charrette, puis le bateau, la voiture et l’avion.
Devons-nous retourner au dromadaire ? Communiqués qui sont publiés puis disparaissent, vols annoncés et annulés deux fois, la compagnie Air Algérie n’est pas la seule à souffrir d’un manque flagrant de sérieux. Les saisies de navires algériens un peu partout dans le monde sont aussi le signe d’une déliquescence particulière du secteur des transports, qui ne transportent pas grand-chose, et avec le énième limogeage du ministre, remplacé par un secrétaire général du ministère de l’Intérieur, la même question revient, le choix des hommes. Qui nomme tous ces gestionnaires d’entreprises publiques dont les bilans sont inversement proportionnels à leur salaire ? La Présidence et le gouvernement.
Sur quelles bases ? Justement, la réponse à cette énigme d’Air Algérie est peut-être là, dans le statut du PDG par intérim dont l’intérim dure depuis maintenant 1 an et 3 mois.
Tous les lobbies au pouvoir veulent nommer leur homme et, comme souvent, les forces s’annulent et fabriquent des statu quo stériles. Résultat, entre autres, le site web du ministère des Transports ne donne aucune explication ni actualité et ne fonctionne pas, et sur la page Facebook du même ministère, le post le plus récent date de 2016, soit pendant l’ère Bouteflika.
Qu’est-ce qui a changé depuis ? Si plusieurs ministres des Transports sont en prison, l’idée que les transports aérien et maritime sont une histoire de souveraineté nationale, alors qu’il ne s’agit que de bus dans le ciel ou sur la mer, reste intacte. Il y a 36 millions de vols annuels dans le monde, transportant 4 milliards de passagers d’un point à un autre. C’est l’obsession des géomètres de la Terre plate, tracer moins de points donc moins de lignes. Ça fait moins de travail.