Les nouveaux dirigeants de l'UE en visite à Kiev pour leur premier jour de mandat

01/12/2024 mis à jour: 14:18
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Ce voyage intervient alors que les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux, après des frappes par l’Ukraine de missiles américains et britanniques sur le sol russe et le tir par la Russie d’un missile hypersonique expérimental et des menaces nucléaires.

La chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, tous deux récemment nommés, sont arrivés à Kiev dimanche pour une visite symbolique de soutien à l'Ukraine, au premier jour de leur mandat. Ce voyage intervient alors que les tensions atteignent un pic entre Moscou et les Occidentaux après des frappes ukrainiennes avec des missiles américains et britanniques sur le sol russe, ainsi que le tir par la Russie d’un missile hypersonique expérimental et de nouvelles menaces nucléaires.

La nouvelle équipe dirigeante de l’Union européenne cherche à afficher un soutien ferme à l’Ukraine, à un moment où ses forces reculent sur le front, et alors que l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite des craintes quant à l’arrêt de l’aide américaine à Kiev. «Nous sommes venus pour faire passer un message clair : nous sommes aux côtés de l’Ukraine et nous continuons à lui apporter tout notre soutien», a déclaré Antonio Costa aux journalistes présents, dont l’AFP.

En parallèle des difficultés militaires, l’Ukraine fait face à des frappes répétées sur ses infrastructures énergétiques, provoquant des coupures de courant massives à l’approche de l’hiver. «La situation en Ukraine est très, très grave, mais il est clair qu’elle a également un coût très élevé pour la Russie», a affirmé Kaja Kallas, ancienne Première ministre d’Estonie, connue pour son approche ferme envers Moscou. Les deux responsables doivent également s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Volodymyr Zelensky, longtemps inflexible sur l’idée de négocier avec Vladimir Poutine, semble avoir modéré sa position récemment. Vendredi, il a appelé l’Otan à offrir une protection aux régions encore contrôlées par Kiev pour «mettre fin à la phase chaude de la guerre» et a laissé entendre qu’il pourrait, dans l’immédiat, renoncer à récupérer les territoires occupés par la Russie. «Si nous parlons d’un cessez-le-feu, [nous avons besoin] de garanties que Poutine ne reviendra pas», a-t-il déclaré à la chaîne britannique Sky News.

De son côté, Vladimir Poutine exige que l’Ukraine cède quatre régions du sud et de l’est, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l’Otan. Kaja Kallas a souligné que «la garantie de sécurité la plus forte est l’adhésion à l’Otan», tout en s’interrogeant sur les mécanismes pour garantir la paix et éviter que Poutine n’aille plus loin. Cependant, l’idée d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Alliance atlantique est improbable, de nombreux pays craignant d’être entraînés dans un conflit direct avec la Russie.

En évoquant la possibilité d’un soutien militaire européen, Kaja Kallas a déclaré que l’UE ne devait «rien exclure» concernant l’envoi de troupes pour faire respecter un éventuel cessez-le-feu, tout en appelant à maintenir une «ambiguïté stratégique» sur cette question.

Depuis 2022, l’Europe a investi environ 125 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine, tandis que les États-Unis ont contribué à hauteur de 90 milliards de dollars. Cependant, l’avenir de ce soutien américain est incertain, Donald Trump ayant critiqué les dépenses en faveur de l’Ukraine et exprimé son souhait de mettre rapidement fin au conflit. Kaja Kallas a assuré que l’UE tenterait de convaincre l’ancien président américain que soutenir Kiev est dans l’intérêt stratégique des États-Unis. Selon elle, une victoire de la Russie renforcerait des puissances comme la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

Malgré les défis, Kaja Kallas a affirmé que l’UE continuerait à placer l’Ukraine dans une position de force pour d’éventuelles négociations avec Moscou. Elle a toutefois admis que maintenir l’unité entre les 27 États membres devient de plus en plus difficile à mesure que la guerre se prolonge. «Cette guerre dure depuis un certain temps et il est de plus en plus difficile de l’expliquer à nos concitoyens. Mais je ne vois pas d’autre solution», a-t-elle conclu.

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