Les libyens sous le choc après des combats armés au milieu des civils

12/06/2022 mis à jour: 04:40
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Les habitants de la capitale libyenne Tripoli étaient sous le choc hier après des affrontements nocturnes entre groupes armés au milieu des civils, signe du chaos inextricable qui continue de régner en Libye. 

Les combats, d’une grande intensité, ont opposé deux influentes milices de l’Ouest libyen, faisant un mort parmi les combattants et d’importants dégâts matériels, selon une source du ministère de l’Intérieur à l’AFP. Des échanges de tirs nourris, notamment à la mitrailleuse lourde, et des déflagrations ont retenti près du quartier de Souk El Tlath, qui abrite l’un des plus grands jardins publics de la capitale. 

Des images diffusées par la presse locale montrent des civils en panique en train de fuir les jardins, dont des enfants en bas âge et des mères de famille qui couraient avec leurs poussettes. Un petit groupe s’est réfugié dans un café et on entend des hurlements de femmes sur des vidéos diffusées par les médias. 

Les combats ont opposé la brigade d’Al Nawasi à une autre appelée Autorité de soutien à la stabilité (ASS), a déclaré à l’AFP un responsable au ministère de l’Intérieur sous le sceau de l’anonymat. Ils «ont éclaté après la mise en détention» de combattants du camp adverse par chacune des deux brigades. «Selon un premier bilan, il y a eu un mort et des dégâts matériels, notamment des véhicules de particuliers. 

Il n’y a pas eu de victimes parmi les civils», selon le responsable. Il a fallu une médiation d’une autre brigade appelée «444» pour mettre fin aux combats. Celle-ci a «mobilisé ses véhicules armés dans la zone (...), les routes ont été rouvertes et la circulation a repris normalement», a affirmé la source ministérielle. 

Une vidéo diffusée dans la nuit montre le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, ordonner par téléphone au chef de ce groupe de sécuriser la zone et protéger les civils. 

La brigade ASS est considérée comme pro-Dbeibah alors que celle d’Al Nawasi est proche du Premier ministre rival, Fathi Bachagha. Si rien n’indique que les combats soient directement liés à cette rivalité, celle-ci a néanmoins créé une ligne de fracture entre groupes armés de la Tripolitaine, fidèles à l’un ou l’autre des deux camps. 

Hier, la situation semblait redevenue normale à Tripoli et il n’y avait pas de dégâts visibles dans la zone des combats, ont constaté des journalistes de l’AFP. 

Ces incidents ont suscité une vague de colère sur les réseaux sociaux contre l’omniprésence des milices et la fragilité des institutions. 

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