Vêtus de culottes en satin, de paillettes et de bottes compensées, les fans d’ABBA ont afflué dans une salle de concert de l’est de Londres vendredi pour la soirée d’ouverture d’«ABBA Voyage», le spectacle avatar numérique du supergroupe suédois.
Beaucoup avaient traversé l’océan et acheté des billets pour plusieurs soirées. «Je suis fan depuis 1975», a déclaré Roxanne Dixon, en tunique de satin blanc bordée d’or, boucles d’oreilles «A» et «B» scintillantes, et bottes dorées. «Je suis venue d’Australie juste pour ça». «Nous avons fait tout le chemin depuis l’Amérique et ça valait le coup», a déclaré de son côté Caleb Graham, 33 ans, originaire de Floride, lui et son compagnon portant des T-shirts ABBA noirs assortis.
Le concert se déroule dans un théâtre de 3000 places spécialement conçu à cet effet et met en scène quatre «ABBAtars»,diffusés en hologramme, qui interprètent les tubes des années 1970 et 1980 mais aussi des chansons sorties l’année dernière, lorsque les septuagénaires se sont réunis pour enregistrer un nouvel album, «Voyage».
Si ce sont bien les voix actuelles d’Anni-Frid, Björn, Benny, et Agnetha (acronyme «ABBA») que l’on entend leurs avatars numériques représentent les membres du groupe avec leurs visages de 1979. Dans l’ «ABBA Arena», le public est hétéroclite, constitué d’enfants comme de personnes assez âgées pour avoir connu le groupe au sommet de sa gloire. «Je trouve incroyable qu’ABBA attire des gens de tous les horizons, de tous les âges», s’est réjoui Jordan Charlesworth, 27 ans, employé d’une agence de santé publique en combinaison à paillettes. «C’est presque la bande son de votre vie, n’est-ce pas, quand voustteignez 56 ans», s’est enthousiasmée Sarah Armstrong, vêtue d’un pantalon turquoise tourbillonnant, qui a assisté au concert avec sa soeur et sa fille.
L’ambitieux spectacle, prévu sept jours sur sept jusqu’à début octobre, est un projet extrêmement coûteux, le Times rapportant que ABBA doit récupérer 140 millions de livres sterling (165 millions d’euros) pour couvrir les frais. Bjorn Ulvaeus, 77 ans, membre du groupe, a déclaré à l’AFP avant la première : «Je sais que c’est l’un des projets les plus audacieux que quelqu’un ait jamais entrepris dans l’industrie musicale.»