C’est la troisième «promo Covid», fortement ébranlée par les répercussions des restrictions sanitaires sur la scolarité. Près d’un million et demi d’élèves de terminale et de quatrième année moyenne, dont les trois dernières années scolaires ont été bouleversées par l’épidémie, devront entamer l’examen de fin de cycle (bac et BEM) du 6 au 16 juin.
«Ce fut une année très difficile, il a fallu s’accrocher», commente Issam, 17 ans, qui devra passer cette année l’examen le plus important de sa scolarité, le baccalauréat.
L’année scolaire a été rythmée par les interruptions de la scolarité – pour cause de propagation du coronavirus –, par les rumeurs d’une probable annulation ou report des examens, par l’absence de professeurs et même d’élèves ayant contracté le virus… Si cette année aura été moins déroutante que la première année Covid, il n’en demeure pas moins que les enseignants ont eu toutes les peines du monde à venir à bout du programme scolaire. «Même les bons profs n’avaient plus pour objectif de bien faire passer le message mais seulement d’aller jusqu’au bout du programmes. Les derniers chapitres ont été abordés de manière superficielle», se plaint le candidat.
Nacéra, professeur de mathématiques au lycée, confirme cet état de fait. «Les enseignants font de leur mieux, mais lorsque le volume horaire est revu à la baisse et qu’il y a eu des coupures durant l’année scolaire, il ne faut pas leur en vouloir», dit-elle. Le fait est, selon elle, que les professeurs ont dû combler les lacunes causées par le premier confinement de 2020. «Il n’est pas possible d’avancer dans le programme – notamment en maths – sans maîtriser ceux des années précédentes.
Or, dans la mesure où celles-ci ont été perturbées, les lacunes des élèves étaient bien plus importantes, et nous avons avancé plus lentement», explique-t-elle.
Pour cette génération hyperconnectée, internet est considéré comme la bouée de sauvetage qui aura un tant soit peu facilité l’accès aux connaissances. «Franchement, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans les chaînes YouTube qui expliquent les cours, donnent des astuces pour apporter des réponses précises et aident à mieux se préparer», sourit Neila, candidate au bac, qui se dit «bonne élève» mais qui sent tout de même la pression monter. «Avoir le bac ne suffit pas aujourd’hui, il faut l’obtenir avec une bonne mention pour avoir la chance de faire une filière intéressante.
Du coup, la pression est très grande», affirme celle qui toute l’année durant a suivi des cours de soutien dans les matières essentielles pour sa filière : maths, physique, sciences. «De mon temps, intervient sa mère, je ne me rappelle pas qu’il y avait une telle pression. Il est vrai qu’il fallait travailler dur pour le bac, mais il n’y avait pas tous ces cours de soutien.
Aujourd’hui, c’est indispensable !» Elle nous explique que les meilleurs professeurs qui donnent les cours de soutien sont très courus et que malgré les tarifs qui ne sont pas à la portée de tous, il est parfois difficile de trouver une place.
Le topo est pratiquement le même pour les élèves de quatrième année moyenne, qui passent cette année le Brevet de l’enseignement moyen (BEM). Là encore, il s’agit d’élèves ayant cumulé trois ans d’enseignement a minima à cause de la crise sanitaire.
Les élèves et leurs parents se plaignent de programmes non terminés, de chapitres à peine survolés et de professeurs dépassés. «La préparation aux examens n’est pas équitable, il y a d’un côté, les élèves qui enchaînent les cours de soutien pour être à jour, et de l’autre ceux qui comptent sur leurs moyens modestes pour s’en sortir», nous dit une parente d’élève.
Elle précise connaître le programme scolaire par cœur. Internet est, là encore, d’un grand secours pour cette maman qui y télécharge les cours et les sujets pour aider ses trois enfants à se préparer aux compositions et aux examens. «Pour mon fils qui passe le BEM cette année, dit-elle dans un grand sourire, je ne sais pas ce qu’il en est réellement, mais moi, je me sens prête à passer l’examen !»
La Gendarmerie nationale met en place un dispositif sécuritaire spécial
Le commandement de la Gendarmerie nationale (GN) a mis en place un dispositif sécuritaire spécial, à travers l’ensemble du territoire national, pour sécuriser les périmètres des établissements scolaires où se dérouleront, à partir d’aujourd’hui, les épreuves du Brevet de l’enseignement moyen (BEM), a indiqué hier un communiqué du corps constitué. «En prévision du BEM (session 2022), prévu à compter de demain, lundi, le commandement de la Gendarmerie nationale a pris une série de mesures de sécurité, à travers l’ensemble du territoire national, pour assurer le bon déroulement des épreuves de cet examen de fin d’année», a noté la même source. Un plan spécial a été mis en place, «axé principalement sur le déploiement de brigades fixes et mobiles et l’intensification des patrouilles de contrôle pour fluidifier la circulation, notamment au niveau des axes menant aux centres d’examen». «Des brigades de protection des mineurs seront également mobilisées à proximité des centres d’examen pour accompagner, sensibiliser et prodiguer le soutien moral nécessaire aux candidats», a ajouté le communiqué. A cette occasion, le commandement de la GN a rappelé les moyens de communication (numéro vert 1055, page Facebook «Tariki» et site de pré-plaintes «ppgn.mdn.dz») mis à la disposition des citoyens pour tout signalement ou demande d’assistance. APS