Pourtant, a-t-il relevé en se référant à la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires, le nombre des attaques contre ces derniers augmente. «En 2023, ce chiffre était de 280. Notre réseau a perdu 18 personnes dans l’exercice de leurs fonctions cette année-là, dont six membres de notre société nationale en Israël, lors de cette terrible journée d’octobre.
L’année dernière, un nombre record de 382 humanitaires tués a été recensé. Parmi eux, 32 étaient membres de nos sociétés de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge, dont 18 du Croissant-Rouge palestinien. Huit autres ont été tués alors qu’ils travaillaient au Soudan. Cette année s’annonce encore pire.» Pour le responsable de la fédération, «nous ne pouvons pas laisser ces décès, ni aucune de ces attaques, devenir la norme. Nous devons rejeter toute idée selon laquelle ils seraient inévitables ou liés aux risques du métier».
Chapagain s’est dit «reconnaissant de l’indignation politique, médiatique et en ligne» suscitée par la mort de nos travailleurs le mois dernier. «Je la partage. Mais nous devons tous aller plus loin», a-t-il souligné. Selon lui, il faut «observer le même principe», lorsqu’un humanitaire «est tué, où qu’il soit et à tout moment», on doit «exiger» des gouvernements qu’ils «modifient leur comportement et celui de ceux qui leur sont subordonnés» parce que, a-t-il expliqué , quelles que soient les circonstances, «les Etats ont l’obligation légale de protéger tous les civils, y compris les travailleurs humanitaires» et «ceux qui commettent l’atrocité consistant à tuer, par malveillance ou par imprudence, des humanitaires qui tentent de porter secours doivent être punis de manière tangible».
De même que les autres gouvernements, a-t-il souligné, «ont le devoir d’exercer une pression diplomatique et politique sur leurs pairs». Le secrétaire général de la Fédération a exigé «la justice» et qu’à Ghaza, «des enquêteurs indépendants doivent avoir accès aux lieux et recevoir tous les détails sur ce qui s’est passé» il y a deux semaines, «aussi inconfortables soient-ils pour ceux qui les détiennent».
Il a estimé que « l’impunité, où qu’elle soit, engendre l’impunité partout. Cela ne saurait durer» et exprimé son indignation. «Je suis indigné. Mais j’en ai aussi assez d’être indigné. Les travailleurs humanitaires doivent être protégés. Pour le bien, tout simplement, de l’humanité.»