Les enjeux liés à la diversification de l’économie et au développement des secteurs productifs

10/01/2022 mis à jour: 02:12
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Photo : D. R.

La diversification de l’économie nationale consiste à mettre l’économie algérienne sur la voie de l’émergence. Ce processus implique non seulement une gouvernance économique rénovée, mais aussi une montée en puissance des activités productives dans les filières à haute valeur ajoutée (industrie, agriculture, tourisme, mines, services, etc.).

Dans cette perspective de la consolidation de l’économie algérienne et de son adhésion à l’économie mondiale, des actions doivent être engagées pour relancer le secteur productif et mettre en place des dispositifs de réformes du cadre réglementaire et institutionnel de la stratégie nationale en matière des investissements et de la promotion des exportations.

Les lignes de force de toute politique économique découlent de la vision de la société, du pari sur la démocratie et l’Etat de droit qui sont les conditions du développement et sur l’Homme sans lesquels tout projet ne sera qu’un vœu pieux.

Le processus de diversification de l’économie nationale ambitionne de mettre en place une stratégie de partenariats et d’investissement vers l’Algérie, d’opportunités d’investir à l’étranger et de conforter l’entreprise algérienne à exporter.

Cette diversification ambitionne également à faire passer la part de l’industrie de 5% actuellement à 15% du PIB, d’atteindre un taux de croissance globale supérieure à 7% et/ou entre 7% à 10%, et de réduire la facture d’importation de 10 milliards de dollars.

La diversification de l’économie algérienne sera affective et efficace par la disponibilité d’un climat des affaires favorable et d’un code de l’investissement incitatif.

Le dispositif d’incitation doit être réorganisé pour être focalisé sur les investissements productifs.

L’acte d’investir, par ailleurs, nécessite un allégement par la simplification et l’accélération de processus d’accès et de mise en œuvre des avantages.

L’amélioration du climat des affaires et de l’environnement de l’entreprise est à la base de la réorientation du dispositif institutionnel en charge de l’investissement.

Il procède de la volonté d’éradiquer la bureaucratie, de l’amélioration de la qualité des prestations, de la décentralisation des processus et de l’approfondissement de la démarche à l’accompagnement de l’entreprise et de son développement.

Des mesures de promotion des exportations

L’ouverture de l’économie nationale doit être accompagnée par des mesures de stimulation du commerce extérieur par l’élimination des principaux obstacles structurels et institutionnels au développement de la production, de la productivité et de la compétitivité hors hydrocarbures.

Le défi à relever est considérable, à la fois par la consolidation de la vocation exportatrice de l’entreprise algérienne, à travers notamment sa mise à niveau technologique et managériale, une allocation conséquente de ressources financières au renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et la définition d’une stratégie offensive de conquête des marchés extérieurs, s’appuyant sur une valorisation systématique des avantages comparatifs détenue par le pays.

L’Algérie doit s’engager dans une politique axée sur l’élimination des obstacles à la liberté du commerce avec une approche fondée sur la diversification et le rééquilibrage des échanges extérieurs.

Cette inflexion privilégie le renforcement et la modernisation des capacités de production nationale afin de permettre aux entreprises de jouer un rôle plus actif dans le cadre de l’intégration de la promotion d’une politique d’exportation hors hydrocarbures plus agressive.

Il s’agit d’accroître la productivité et de mettre en place des institutions à même de permettre une participation efficace au commerce international.Par ailleurs, les négociations commerciales en cours avec les institutions régionales et multilatérales constituent la clé de tout développement d’envergure du commerce extérieur et d’intégration de notre pays dans les espaces économiques régionaux et mondiaux.

L’industrie, un axe de diversification de l’économie

L’industrie consiste en l’un des axes de diversification de l’économie nationale et de promotion d’un nouveau modèle de croissance, le pari est d’éloigner définitivement notre économie de la dépendance aux hydrocarbures. La mobilisation du foncier industriel et la révision du processus d’allocation de la ressource foncière doivent eux aussi retenir l’attention dans le cadre d’une procédure allégée et d’une décision décentralisée.

Tout cela en cheminant progressivement vers la création d’un vrai marché du foncier économique (parcs industriels intelligents).

Par ailleurs, l’entreprise sera au cœur de la politique économique et de la mutation que doit connaître le secteur industriel afin de développer les industries productives avec toutes les filières d’appui, en plus du secteur des hydrocarbures, le secteur des mines sera impulsé et modernisé par des actions de prospection et de promotion.

Les filières d’avenir : les services, la chimie, la pétrochimie, la pharmacie, métallurgie, la mécanique, électrique, électronique, la biotechnologie, les télés communication, l’agro-alimentaire etc. retiendront toute l’attention pour préparer ensemble l’avenir.

Les PME et la sous-traitance est une voie formidable pour le développement industrielle.

Avec un meilleur accès au foncier, un redéploiement territorial des activités, une modernisation des instruments de cadrage de suivi et l’accompagnement de la PME afin d’assurer la pérennisation de l’activité économique, l’émergence d’activités nouvelles conformes aux besoins du marché.

Il y a lieu de noter la nécessité d’assurer la formation et la qualification de ressources humaines pour améliorer les capacités managériales de l’entreprise, en matière d’innovation et de compétitivité.Conscients de la nécessité absolue de diminuer la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et de diversifier notre économie à travers des reformes en menant une transition douce sans choc frontal.

Les reformes viseront à améliorer le climat des affaires, à simplifier les procédures administratives, faciliter l’acte d’investir, de créer et de gérer une entreprise et accéder aux financements notamment des PME.

Notre pays doit se lancer dans un nouveau modèle de croissance pour encourager le secteur productif, améliorer la gouvernance des entreprises et les conditions de la concurrence, s’ouvrir plus sur l’investissement étranger non concurrentiel et développer un système d’éducation performant en adéquation avec l’emploi. Il faut pour cela une mise à jour de textes législatifs pour la promotion de l’investissement productif générateur de richesses et créateur d’emplois.

Nous sommes conscients que la voie que nous préposons n’est pas celle de la facilité, elle est celle de l’exigence morale et d’un avenir d’un peuple a assuré. 
Moussa Tamadartaza

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