Mission accomplie pour les détachements des unités de la Protection civile algérienne dans les zones sinistrées en Syrie, où ils ont réussi l'extraction de toutes les victimes. Nos secouristes nationaux détachés dans les zones sinistrées en Syrie ont regagné hier après-midi le pays, où ils ont été accueillis à la base militaire de Boufarik (Blida) par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, le Directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughlaf, et la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Ibtissem Hamlaoui. Au terme de sa mission, l’équipe de la Protection civile a été reçue par le Gouverneur de la ville d’Alep, qui a salué les efforts déployés par les membres de l’équipe dans les opérations de recherche et de sauvetage, leur décernant le «Bouclier du Gouvernorat».
Ce dernier séisme violent qui a frappé les deux pays, la Turquie et la Syrie, a démontré une nouvelle fois les grandes capacités de la Protection civile algérienne à faire face aux grandes catastrophes. A un rang plus élevé, le séisme en Syrie a relancé le débat sur l'efficacité de la stratégie de l'Algérie dans son engagement pour la réduction des risques de catastrophes, à travers une coordination efficace et efficiente. Autant dire que nos «héros» nationaux, des éléments d'intervention des sapeurs-pompiers récoltent, depuis quelques jours, les lauriers de toutes les nations. A commencer par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a salué samedi les éléments de la Protection civile se trouvant en Turquie et en Syrie pour leur participation dans les efforts de sauvetage et prise en charge des sinistrés après le séisme dévastateur qui a secoué les deux pays lundi dernier. Le président de la République a écrit sur son compte officiel Twiter : «A nos enfants de la Protection civile en Turquie et en Syrie, un grand salut à vous tous pour le sourire et le bonheur que vous semez entre nos frères en Turquie et en Syrie avec professionnalisme et héroïsme. Vous êtes la fierté de l’Algérie et par la grâce de Dieu vous allez revenir sains et saufs.»
Le président syrien Bachar Al Assad a salué à son tour, vendredi dernier depuis la localité sinistrée de Bustan Al Qasr à Alep, les efforts des équipes algériennes de la Protection civile dans les opérations de sauvetage et de recherche de personnes disparues. Il n'a, dans un sens plus large, pas tari d'éloges sur les relations solides entre les deux pays qui remontent à plus d'un demi-siècle. Le président de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, en visite aux zones sinistrées, avait aussi rencontré les membres du détachement de la PC à Boustane El Kasr et l'équipe de recherche dirigée par le capitaine Hichem Tighrine.
Une Admiration mondiale
Le responsable a salué les efforts des sapeurs-pompiers algériens.
Nos secouristes ont également fait la Une de la presse mondiale. Le journal américain The Washington Post a consacré son édition d’avant-hier au détachement spécial d’intervention de la Protection civile algérienne dans les zones sinistrées en Turquie.
Le célèbre quotidien qui a consacré un reportage aux opérations de secours dans la ville d’Adiyaman, a qualifié de «héros» les équipes de la Protection civile algérienne, mettant en avant leurs prouesses, notamment après le sauvetage de deux enfants vivants qui étaient coincés sous les décombres d’un immeuble. L’auteur de l’article, intitulé «Les secours étrangers en Turquie, les survivants se bousculent pour l’aide», a qualifié les sapeurs-pompiers algériens de «héros d’Adıyaman». Le journaliste a mis en avant l’engagement des équipes d’intervention de la PC algérienne. «Alors que personne ne s’attendait à trouver des survivants sous les décombres et le béton, les pompiers algériens ont réussi à retirer deux enfants vivants ensevelis sous un immeuble effondré», écrit-il. Le célèbre journal américain a également rapporté la déclaration du sous-directeur de l'information et des statistiques à la DGPC, le colonel Farouk Achour, membre du détachement d'intervention en Turquie, qui a qualifié la situation sur les lieux de critique, affirmant que «la Protection civile algérienne est très sollicitée par les familles et les proches des victimes».
Reprenant les propos de miraculés de ce séisme, le journal a cité Cihan Ozay (33 ans) qui a égrené son chapelet d’hommages sur les équipes de la Protection civile ayant réussi à retirer des personnes sous les décombres, au moment où on ne comptait plus que les morts. «Les secouristes algériens sont arrivés lundi soir, soit le jour même du séisme. Ils ont été vraiment à la hauteur de leur mission», témoigne Cihan Ozay, dont la sœur venait d’être sauvée.
La Protection civile algérienne a été classée, faut-il le noter, première parmi les détachements d’intervention de 11 pays dans le classement, suivie par la Turquie, alors que les secours de la République tchèque sont arrivés en 3e place. La France a été classée en 4e position, suivie de la Russie en 5e place. La Tunisie a été classée en 8e place et l'Italie en dernier. L'Algérie est le seul pays africain et le premier pays arabe à côté de la Tunisie ayant participé aux secours en Turquie et le seul pays arabe et africain en Syrie. Le capitaine Nassim Bernaoui, responsable à la cellule de communication de la Protection civile, nous a expliqué que ce résultat est le fruit de longues années de travail entretenu par la direction de la Protection civile. «Le professionnalisme de nos équipes a eu son mérite sur le terrain grâce à l’organisation technique et les certifications obtenues au fil du temps, le maintien du degré de préparation chaque jour, les formations, le recyclage, les coopérations nationales et internationales, les universités», dira-t-il tout en ajoutant : «Ce qui a aidé principalement la réussite de la mission est l’acquisition d’un service de communication moderne. Nos équipes faisaient des lives, envoyaient des rapports en temps réel où tout un chacun était assigné à une tâche bien précise, étant donné que nous étions le seul canal de communication sur les lieux des sinistres.»
Le responsable revient sur cette mission en Syrie qui n'a pas été de tout repos et mené dans un froid glacial. Il explique que la mission n'aurait pas rencontré des résultats probants sans l'efficacité en matière de diffusion de l'information en temps réel. M. Bernaoui a expliqué par ailleurs que la mission en zone sinistrées syrienne a pris fin au bout du 7e jour de recherche intensive. «Nous avons effectué une deuxième opération de fouille générale sous les décombres en engageant les moyens cino-techniques (chien renifleur). Actuellement, les gros engins procèdent au déblayage des lieux», explique notre interlocuteur. L'arrêt du processus de recherche est établi par un mode de sauvetage qui va entre huit et dix jours de fouilles. Selon M. Bernaoui, l'arrêt du processus de recherches des victimes en Syrie s'est fait selon la Charte internationale d'intervention où la Protection civile nationale a répondu aux besoins du pays sinistré.