Si de nombreux parents ont pris l’habitude de payer des cours particuliers à leurs enfants en espérant voir leurs notes s'améliorer, certains sont parfois déçus de constater que leur niveau ne s’améliore pas. Quelle solution face à cela ? Doivent-ils continuer à «encourager» ces cours en y inscrivant leurs enfants ou doivent-ils, au contraire, contribuer à mettre un terme à ce phénomène ? Explications !
Prof d’anglais 7 ans d’expériance je me déplace chez les élève a domicile pour des cours particulier à domicile et des cour enline.» Ceci est une annonce qu’une enseignante a publié sur les réseaux sociaux. Si la publication est bourrée de fautes, sans ponctuation et avec des répétitions, l’enseignante se dit toutefois en capacité de donner des cours particuliers pour les élèves des trois cycles, à savoir primaire, collège et lycée.
Dans le même registre, une enseignante propose des cours particuliers d’arabe pour les élèves du primaire et collège. «Je donne les cours chez moi ou a votre domiciles», a-t-elle écrit, toujours avec des fautes. Si certaines annonces se focalisent seulement sur la matière à enseigner ainsi que les tarifs proposés, d’autres vont plus loin en garantissant même des résultats positifs. C’est le cas de cette enseignante de français ayant 6 ans d’expérience.
Elle propose des cours particuliers et de soutien scolaire pour tous les niveaux (primaire, collège, lycée). «Avec 8 ans d’expérience dans le soutien scolaire, je m’engage à offrir un accompagnement personnalisé et adapté aux besoins de chaque élève», affirme-t-elle. Toutefois, il semble y avoir un couac. L’enseignante affirme en début d’annonce avoir 6 ans d’expérience dans l’enseignement. Puis elle avance en avoir 8 dans le soutien scolaire.
Les calculs ne semblent pas très bons. «Que ce soit pour des révisions, un renforcement ou une préparation aux examens, je suis là pour vous aider à atteindre vos objectifs, avec des résultats garantis !» assure-t-elle. Les résultats semblent donc être assurés. Si certaines annonces laissent à craindre quant au niveau de certains enseignants qui proposent ces cours particuliers, d’autres arrivent tout de même à rassurer les parents.
C’est le cas de cette enseignante qui propose «des cours particuliers avec des méthodes très efficaces (nous revoyons les cours, nous travaillons ensemble les points qui n’ont pas été compris puis nous faisons des exercices et des sujets type examen)».
«Profits non déclarés»
Ainsi, Mme Nacera, maman de 3 enfants, raconte : «Il est vrai que je n’ai pas le temps de m’occuper des devoirs et révisions de mes enfants. J’en ai un au collège et deux au lycée. Leur assurer des cours particuliers me rassure quant à leur scolarité.» Selon elle, le choix du professeur est très important. «On m’a conseillé ces enseignants. Ils sont très patients et mes enfants s’y retrouvent.» Pour elle, elle sera bien fixée sur les résultats une fois le bac passé : «Pour l’instant, ils s’en sortent pas mal. On verra les résultats de mon aîné qui passe le bac.»
En ce qui concerne les tarifs, rien n’est fixé. Chaque professeur fixe les prix qu’il veut. Et cela dépend du lieu où ces cours sont dispensés : à domicile, dans une école ou dans un garage. A titre d’exemple, une enseignante qui propose des cours de soutien en français, sciences ou arabe pour le niveau primaire et moyen a fixé le prix de sa séance à 200 DA. Ce qui reste très raisonnable. En moyenne, il faut compter entre 2000 et 4000 DA par mois.
Toutefois, les tarifs peuvent atteindre le plafond. Jusqu’à 7000 DA pour un cours particulier à domicile. «Si j’exige un tel tarif, c’est parce que l’élève est seul et je ne me concentre que sur lui. Le déplacement y est inclus aussi», explique l’enseignant. Autre exemple : des cours particuliers de mathématiques et de physique pour les niveaux primaire, moyen et secondaire, il faut compter 2000 DA pour 4 séances en groupe et 4000 DA pour 4 séances en individuel.
Si ces cours sont devenus essentiels pour la majorité des élèves, ils restent illégaux. En effet, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a abordé, il y a quelques mois lors d’une séance plénière à l’APN, la question des cours particuliers dispensés aux élèves. «Ces cours sont illégaux car ils génèrent des profits non déclarés et se déroulent dans des locaux anarchiques et non sécurisés, voire dans des garages», a-t-il souligné.
Il a d’ailleurs tenu à sensibiliser les élèves et leurs parents à ne plus encourager ces cours et à plutôt placer leur confiance dans l’établissement scolaire, seul habilité à dispenser un enseignement de qualité. «Les portes des établissements scolaires restent ouvertes à tout moment pour dispenser des cours de soutien», a assuré le ministre.