Les candidats ont beaucoup investi sur la toile : La campagne se joue aussi sur les réseaux sociaux

22/08/2024 mis à jour: 01:29
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Photo : D. R.

Certains citoyens estiment qu’une campagne électorale doit être synonyme de travail de terrain, qu’ils considèrent comme une phase cruciale pour tout candidat désireux de conquérir l’électorat et de remporter les suffrages.

A l'approche de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 7 septembre, la ville de Constantine présente un paysage bien différent des précédentes échéances électorales.

Seules quelques rares affiches, placées dans des lieux stratégiques à forte affluence, rappellent aux citoyens l’imminence d’un scrutin. Depuis le début de cette campagne, il est manifeste que la prolifération de ces affiches a cessé. Il n’y a d’ailleurs pas de grands posters qui dominent les espaces publics.

En parcourant les artères du chef-lieu de wilaya, on peine à dénombrer ces supports visuels, réduits à une poignée d’exemplaires disséminés ici et là, témoignant de l’absence d’une véritable dynamique de proximité.

Il est frappant de constater qu’aucun passant ne prenne la peine de s’arrêter devant ces affiches, dont la taille est celle d’une feuille A4 ou A2, pour contempler les visages des candidats ou même pour expliquer à un enfant le sens de cette élection.

Pourtant, certains citoyens interrogés estiment qu’une campagne électorale doit être synonyme de travail de terrain, qu’ils considèrent comme une phase cruciale pour tout candidat désireux de conquérir l’électorat et de remporter les suffrages.

Cette démarche implique une interaction directe avec les citoyens, loin des écrans médiatiques et des algorithmes des réseaux sociaux. Les témoignages recueillis, notamment auprès de la génération plus âgée, révèlent une nostalgie pour des campagnes électorales fondées sur des actions concrètes et diverses.

Parmi les pratiques les plus fréquemment évoquées, figure le porte-à-porte ou les visites des communes, considéré comme la méthode la plus traditionnelle et souvent la plus efficace. Les militants et bénévoles allaient ainsi à la rencontre des électeurs, leur présentant le candidat, ses idées et son programme.

«Tout le monde n’est pas connecté en permanence sur les réseaux sociaux ou rivé devant la télévision», déplore un septuagénaire, soulignant l'importance des actions de distribution de tracts et autres matériels de campagne, tels que les affiches et supports de communication, dans les lieux publics ou lors de rencontres directes avec les citoyens. Or, à Constantine, ces initiatives semblent timides, voire inexistantes dans certaines zones densément peuplées.

Les réunions publiques, bien que permettant à un candidat de s’exprimer devant un large auditoire et d’échanger avec les citoyens sur les enjeux locaux, apparaissent insuffisantes pour créer une véritable dynamique électorale. Certains jeunes suggèrent que les équipes de campagne devraient investir des espaces moins formels, tels que les marchés, les fêtes locales ou même les événements sportifs, afin de rencontrer les électeurs dans un cadre plus convivial.

Ce genre de pratiques, largement répandu dans le passé, semble aujourd’hui relégué au second plan. Néanmoins, ces méthodes, bien que traditionnelles, conservent un impact inestimable, fondé sur l’importance du contact direct avec le citoyen.

L’outil numérique, levier indispensable pour les candidats

Bien que les candidats aient entrepris des actions de proximité, leur impact reste en deçà des attentes. Prenons, par exemple, le cas d’Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP) dans la wilaya de Constantine.

Ce dernier a choisi de parcourir, avec ses partisans, un axe névralgique, celui de la rue Abane Ramdane. Cependant, il n’a pas manqué d’attirer l’attention d’un jeune, smartphone à la main, qui demandait qui était cette personne et quelle était la raison de ce défilé. Malheureusement, cette réaction était loin d’être isolée.

Ce constat souligne l’importance d’un contact direct entre les candidats et les citoyens, un contact qui, bien qu’essentiel, semble avoir perdu de son intensité comparativement aux années passées. Le même constat peut être dressé pour Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS).

Celui-ci a également opté pour des sorties sur le terrain et des échanges directs avec les citoyens, agrémentés de campagnes de sensibilisation. Mardi 20 août encore, il était en déplacement dans la wilaya de Constantine, dans le cadre de cette approche. La campagne se joue aussi ailleurs. Elle est sur l’internet, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux.

Les TIC se sont imposés comme un support incontournable pour les candidats dans la promotion de leurs programmes. A titre d’exemple, la page facebook de la direction générale de campagne du candidat libre Abdelmadjid Tebboune compte 48 000 abonnés, sans compter les nombreux autres comptes et pages qui le soutiennent, cumulant des milliers de followers.

De manière similaire, la page de Hassani Cherif affiche 201 000 abonnés, tandis que celle de Aouchiche en recense 6700, et celle du parti FFS 37 000. Ces plateformes numériques, devenues indispensables, n’en sont pas moins des outils potentiellement dangereux.

Certains internautes ont, en effet, démontré comment des extraits de discours peuvent être coupés, sortis de leur contexte, voire déformés, dans le but de nuire au candidat ou à son programme. «Il y a la campagne et la contre-campagne», ironise l’un de nos interlocuteurs, illustrant ainsi le double tranchant de ces supports numériques. 

 

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