Les assureurs seront autorisés à avoir le rôle d’intermédiaires boursiers : Un texte de loi régissant le marché financier bientôt ficelé

21/10/2024 mis à jour: 02:11
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Laaziz Faid intervenant à l’occasion du séminaire sur le marché boursier - Photo : D. R.

Le texte, en phase de rédaction, prévoit des mesures susceptibles de contribuer à la redynamisation de la Bourse d’Alger et à la diversification du financement de l’économie nationale.

Dans le cadre de la réforme du marché financier national, la Commission d’observation et de surveillance des opérations en Bourse (Cosob) travaille actuellement sur un nouveau texte régissant le marché. Un texte qui viendra renforcer le cadre juridique actuel, à savoir le décret 93-10 relatif à la Bourse des valeurs mobilières (modifié et complété par l’ordonnance n° 96-10 du 10 janvier 1996 et la loi n° 03-04 du 17 février 2003).

Chargée par le ministère des Finances d’élaborer ce nouveau projet de loi, la Cosob a inscrit, parmi les nouveautés à apporter au marché, la reconnaissance des compagnies d’assurances comme intermédiaires en opérations boursières (IOB). «En plus d’être les principaux investisseurs institutionnels, les sociétés d’assurances ont les compétences et les moyens nécessaires pour assurer le rôle d’intermédiation en Bourse. D’où cette proposition d’agréer les assureurs comme IOB.» 

C’est ce qu’a souligné hier le président de la Cosob, Youcef Bouzenada, lors d’un point de presse organisé en marge du séminaire sur la «Dynamisation et la stratégie pour un marché financier performant». Une rencontre organisée conjointement avec l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) en collaboration avec la Bourse de Tunis, dont les représentants ont eu à présenter justement leur expérience sur le marché boursier, notamment pour ce qui est de l’intermédiation boursière.

Le texte, en phase de rédaction, prévoit par ailleurs d’autres mesures susceptibles de contribuer à la redynamisation de la Bourse d’Alger et à la diversification du financement de l’économie nationale. Il s’agit notamment, selon M. Bouzenada, de renforcer le contrôle de la Cosob, dont l'appellation est appelée à être modifiée pour être remplacée par : l’Autorité algérienne de régulation du marché financier. Il sera également question d’introduire le concept de finance verte et de bien d’autres changements. 
L’Algérie compte dans ce sillage s’imprégner de l’expérience tunisienne, dont les représentants ont affiché leur disponibilité à apporter leur appui pour la réforme du marché financier algérien.

Garantir la confiance des investisseurs

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a d’ailleurs insisté à maintes reprises sur la mise en œuvre du programme en question via une approche graduelle tenant compte du contexte et de l’environnement de l’économie nationale. Ce qu’il a réitéré hier dans son discours à l’ouverture de la rencontre mettant l’accent sur la nécessité de mettre en place des mécanismes «transparents et efficaces» pour garantir la con-fiance des investisseurs et des acteurs du marché et de les faire adhérer à ce processus.

Le ministre a globalement réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir cette transformation, plaidant pour la coopération entre toutes les parties prenantes et appelant à la poursuite des réformes pour faciliter l’accès au financement, encourager les investissements et soutenir la croissance des entreprises.

En effet, dans son discours, M. Faid a insisté sur le rôle crucial du marché financier en tant que levier de croissance. «Un marché dynamique, transparent et accessible pourrait mobiliser les capitaux privés et faciliter le financement des entreprises, notamment les PME et les start-up.

Cependant, la contribution actuelle du marché financier au financement de l’économie reste limitée», a-t-il reconnu. Et d’appeler à des efforts concertés entre acteurs publics et privés pour dynamiser la Bourse d’Alger et la rendre plus attrayante pour les investisseurs.

Pour réaliser cet objectif, le ministre a présenté plusieurs axes stratégiques, notamment des réformes institutionnelles et réglementaires, l’augmentation de la liquidité, la participation accrue des investisseurs institutionnels et l’encouragement de l’innovation financière. De même qu’il a mis en avant l’importance de promouvoir la culture financière et renforcer le financement des petites et moyennes entreprises ainsi que des start-up.

 

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