Les artisans locaux, un appui inestimable pour les parents

27/08/2024 mis à jour: 15:19
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Depuis quelques années, la wilaya de Constantine a vu émerger un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Il s’agit de la prolifération des ateliers de confection de tabliers scolaires. Cette année, ces ateliers ont connu un succès particulier, non seulement grâce à leurs prix compétitifs, mais aussi en raison de la qualité de leurs produits, en constante amélioration.

Du côté des vendeurs informels, les tarifs sont encore plus bas, frôlant parfois l’irréalisme. Un vendeur informel, installé sur la rue 19 Juin, communément appelée rue de France, propose des tabliers à seulement 500 DA. «Il est prudent d’acheter le tablier dès maintenant, car d’ici une semaine, vous ne le trouverez plus à ce prix», a-t-il déclaré à El Watan.

Il précise également que de nombreux commerçants s’approvisionnent chez un grossiste situé sur la place Benhamadi Mohamed Ameziane, mieux connue sous le nom de Rahbet Ledjmal (ex-place des Chameaux), en plein centre-ville de Constantine. Bien que des marques turques et autres, vendues à environ 2000 DA, soient également disponibles, certains parents estiment que leurs enfants ne sauraient faire la différence entre un produit importé et un produit local.

«Je ne peux pas me permettre de dépenser 2000 DA pour un tablier, surtout si mon enfant de 8 ans revient dès le lendemain avec des taches d’encre», confie un père rencontré à la rue de France, exprimant ainsi sa préférence pour la production locale plutôt que pour les produits «chinois d’antan». 

Un autre vendeur, situé à R’cif un des quartiers de la vieille ville, propose également des tabliers à partir de 500 DA, tout en conservant sa marge bénéficiaire. «Ceux à 700 DA sont brodés et plus raffinés», souligne-t-il, en précisant qu’il se procure ces tabliers dans un atelier situé à la cité Benchergui.

Ce commerce local, ajoute-t-il, s’est particulièrement développé pendant la pandémie de Covid-19, période durant laquelle les importations ont été suspendues. Abdelghani Sifer, directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), indique que trois artisans ont été mobilisés dans les marchés de proximité ouverts par la direction du commerce.

Il affirme que ce secteur a connu une croissance notable ces dernières années, qui s’est accélérée avec la suspension de l’importation de vêtements traditionnels en provenance de Syrie et d’autres pays. Aujourd’hui, ces ateliers se multiplient à travers la wilaya, avec des établissements implantés à titre d’exemple à Ali Mendjeli et à la cité des Frères Abbas, connue par Oued El Had.

Ce développement est salué par la population, ainsi que par le directeur de la Chambre d’artisanat, qui y voit une opportunité non seulement pour encourager la production locale, mais aussi pour éviter les problèmes de qualité liés aux produits importés.

«Nous organisons également des formations de mise à niveau au sein de la Chambre, où nous apprenons, par exemple, aux artisans spécialisés dans les vêtements traditionnels comment confectionner un tablier », ajoute-t-il, lançant ainsi un appel aux artisans pour qu’ils se lancent dans cette filière prometteuse. À ce jour, le nombre d’artisans couturiers dans la wilaya de Constantine a atteint 664 personnes, un chiffre significatif qui pourrait être exploité pour des investissements similaires dans d’autres secteurs.       
 

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