L’entité sioniste intensifie ses attaques contre Ghaza : Israël pousse les Palestiniens à l’exode

12/11/2023 mis à jour: 19:10
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La guerre a poussé des dizaines de milliers de civils palestiniens à abandonner leurs maisons

Des milliers de Palestiniens continuent de fuir la zone assiégée au nord de la Bande de Ghaza, où les denrées de base manquent cruellement. Cette route a encore été empruntée par 30 000 personnes, avant-hier, malgré des explosions qui y ont fait des morts, a déploré le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). 

Deux jours auparavant, quelque 50 000 autres personnes auraient fui le nord de Ghaza vers le sud par un «couloir» ouvert par l’armée israélienne. Certains brandissent des drapeaux blancs ou poussent des fauteuils roulants, cherchant à se mettre à l’abri des bombardements israéliens. 

Parmi la population, le désespoir est prégnant après un mois d’intenses bombardements de l’enclave palestinienne, malgré les appels au cessez-le-feu répétés de l’ONU, d’ONG et de dirigeants du monde arabe et d’autres pays. Mais l’idée d’un cessez-le-feu a aussi été rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d’Israël. L’armée israélienne a multiplié les appels aux habitants de Ghaza à quitter le nord de l’enclave, pour se réfugier au sud, plus sûr, selon elle. Mais les bombardements israéliens continuent de toucher aussi cette partie du territoire. 

Au moins 50 Palestiniens déplacés ont été tués dans une attaque israélienne contre une école transformée en refuge dans la ville de Ghaza, a annoncé, avant-hier, dans un communiqué de presse le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, a rapporté l’agence turque Anadolu. Cette attaque contre l’école Al Buraq est «une honte pour l’humanité», a dénoncé le ministère. 

Près de 1,5 million de personnes ont dû fuir à cause de l’agression israélienne, d’après le comptage de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens. Près de la moitié, 717 000 personnes, ont été hébergées dans les abris d’urgence désignés par l’UNRWA. Du fait de ce déplacement massif, ces abris, surpeuplés, voient leurs ressources en nourriture, eau potable, produits d’hygiène et produits de nettoyage se tarir dangereusement. 

Dans un de ces centres, plus de 600 personnes doivent se partager un sanitaire, selon cette agence. Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, s’est rendu, jeudi dernier, à la Conférence humanitaire de Paris sur Ghaza pour lancer un appel à une pause significative des combats dans cette région, tout en exprimant son inquiétude pour la sécurité des civils qui ont fui vers le sud de l’enclave. Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a souligné, pour sa part, le sort «déchirant» des enfants de Ghaza, qu’il a vus la semaine dernière «implorer pour un morceau de pain et une gorgée d’eau». 

Le chef de l’ONU a souligné la nécessité urgente d’un cessez-le-feu humanitaire, «pour faire taire les armes», donner un peu de répit aux Ghazaouis et permettre la reprise des services vitaux. Il a également appelé à la protection des civils «où qu’ils se trouvent» et a réitéré ses préoccupations concernant le déplacement, en raison des opérations militaires israéliennes, de centaines de milliers de personnes du nord au sud de l’enclave vers des «zones dites de sécurité», où leur sécurité n’est en fait pas garantie. 

Par ailleurs, plus de 100 employés des Nations unies ont été tués depuis le début de l’agression israélienne sur la Bande de Ghaza, a déclaré, avant-hier, l’UNRWA, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier jamais connu par l’Onu en si peu de temps. «Certains ont été tués alors qu’ils faisaient la queue pour acheter du pain, d’autres sont morts avec leurs familles dans leurs maisons», a déclaré l’UNRWA à Reuters. L’ONU a ensuite précisé que 101 de ses employés étaient décédés dans le conflit. «Ils représentent ce qui arrive à la population de Ghaza. Il se trouve qu’ils travaillent pour l’Onu. 

Comme tous les autres civils de la Bande de Ghaza, ils n’auraient jamais dû être tués», a dénoncé Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA. Surpeuplés et extrêmement pauvres, les huit camps de réfugiés de la Bande de Ghaza datent de l’exode massif des Palestiniens lors de la guerre israélo-arabe consécutive à la proclamation de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948.

 Les réfugiés palestiniens de la Bande de Ghaza – survivants de la guerre de 1948 et leur descendance – représentent environ 80% des 2,4 millions d’habitants, selon les données de l’UNRWA. Accueillant plus de 620 000 réfugiés, selon l’UNRWA, avant l’actuelle agression – qui a entraîné des déplacements massifs – les huit camps de la Bande de Ghaza couvrent moins de 6,5 km2 du petit territoire de 362 km2. Les densités de population y sont parmi les plus élevées au monde, avec un taux de chômage atteignant 48,1% en 2022, des coupures d’électricité, des problèmes d’eau potable... 

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