La Réserve fédérale américaine (FED) devrait se réunir le 6 novembre au lendemain de l’élection présidentielle et prévoir une réduction de taux de 25 points de base.
L’économie mondiale est suspendue aux résultats de la prochaine élection présidentielle américaine. Il s’agit de l’évènement à surveiller de près, souligne l’agence de notation Fitch Rating, en notant que les thèmes politiques qui émergeront avec la nouvelle composante du Congrès et la nouvelle administration en 2025 auront des «implications potentiellement importantes sur le crédit» notamment.
Et de préciser que la politique commerciale qui sera adoptée par le nouvel occupant de la Maison-Blanche pourrait «avoir un effet important sur l’économie mondiale si les mesures protectionnistes des Etats-Unis étaient agressivement renforcées en 2025, suivies de mesures de rétorsion de la part de partenaires commerciaux clés».
L’agence estime, en outre, que les politiques budgétaires et d’immigration pourraient également avoir des conséquences, en particulier si une combinaison de politiques sous un nouveau gouvernement contribue à inverser les tendances désinflationnistes et provoquera un ralentissement de la trajectoire de réduction des taux.
Selon une analyse des experts économiques de Reuters, une victoire de Donald Trump «pourrait soutenir les récents gains du rendement des bons du Trésor et du dollar, alors qu’une victoire de Kamala Harris pourrait provoquer des changements sur les marchés».
La FED devrait se réunir le 6 novembre prochain au lendemain de l’élection et prévoir une réduction de taux de 25 points de base. «Les investisseurs sont impatients de savoir si moins de baisses sont prévues en raison de la résilience économique», note Reuters. L’agence Fitch s’attend également à une baisse par la FED de 25 points pour les mois de novembre et décembre, et de 100 points en 2025.
«Nous nous attendons également à ce que la BCE baisse ses taux de 25 points en décembre et de 100 points en 2025», indique le rapport de Fitch, en notant que ces baisses auront pour effet de réduire les coûts d’emprunt de référence mondiaux dans les marchés développés et assoupliront les conditions de liquidité et de financement pour les emprunteurs des marchés émergents, en particulier ceux dépendant fortement de la dette en devises étrangères.
«Assouplissement monétaire»
Cependant, précise la même source, de nombreux emprunteurs feront face à une augmentation des coûts d’emprunt en 2025 et de ce fait une hausse des coûts d’intérêt globaux. «Une politique monétaire américaine plus souple devrait créer une marge de manœuvre supplémentaire pour un assouplissement monétaire national dans de nombreux marchés émergents, en particulier dans les économies dont les devises sont gérées par rapport au dollar américain ou indexées sur celui-ci.»
Un assouplissement devrait soutenir, note encore Fitch, les perspectives de croissance économique des pays émergents et réduire les charges de remboursement pour les émetteurs qui ont emprunté sur les marchés de la dette nationale. Dans le cas d’une baisse des taux, on pourrait s’attendre toutefois à un impact sur les marges d’intérêt nettes et les bénéfices des banques des pays émergents, en fonction de la sensibilité de chaque banque face aux variations des taux d’intérêt.
Fitch Rating estime, par ailleurs, que si le cycle de politique monétaire mondial a contribué à rassurer les investisseurs en 2024, les risques géopolitiques et politiques, les pressions déflationnistes en Chine et les risques de volatilité des marchés financiers persistent, et «nos prévisions économiques de base incluent un ralentissement de la croissance économique américaine et chinoise en 2025».
Malgré les baisses de taux aux Etats-Unis et en Europe en 2024, l’économie mondiale continue d’être marquée par une instabilité des marchés financiers et du financement. Du côté des marchés boursiers, l’incertitude a gagné les investisseurs avec le suspens régnant autour du résultat de l’élection américaine.
Les marchés mondiaux ont poursuivi leur tendance baissière cette semaine face à cette grande inconnue qu’est le résultat de l’élection américaine prévue le 4 du mois en cours. «Le résultat de l’élection américaine que les marchés mondiaux craignent le plus est une impasse, sans vainqueur clair», déclare à Euronews Michael McCarthy, stratège de marché et directeur commercial chez MoomooAustralia.
Quel que soit le résultat, dit-il, l’on doit s’attendre à un «déraillement du marché haussier des actions américaines et mondiales». Si l’euro s’est renforcé en raison de la hausse de l’inflation, le dollar américain a baissé en anticipant un ralentissement du marché du travail avant la publication du rapport sur l’emploi non agricole.
Les actifs refuges, que sont l’or, l’argent et les crypto-monnaies, ont également affiché des baisses dénotant d’une anticipation par les investisseurs d’une période de volatilité. Par ailleurs, les rendements des obligations d’Etat ont continué dans leur tendance haussière boostées par des craintes d’inflation liées à un retour à la politique commerciale de Trump.