Légumes secs et viande blanche : Des mesures en attendant la baisse des prix

11/11/2023 mis à jour: 00:36
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La guerre contre la spéculation n’est pas près de connaître son épilogue. Les pouvoirs publics multiplient les mesures pour rendre plus accessibles les prix des produits alimentaires, mais la réalité du marché semble encore afficher des signes de résistance.

 Deux annonces viennent d’être faites ces deux derniers jours par le ministère de l’Agriculture pour tenter de calmer la fièvre incontrôlée des prix à la fois des légumineuses et de la viande blanche. Il s’agit d’abord de l’annonce de l’arrivée au port d’Alger d’un navire chargé de 10 000 tonnes de pois chiches et de 6000 tonnes de lentilles, ainsi que l’annonce de l’octroi de licences d’importation à des entreprises publiques et privées pour constituer un stock stratégique de viandes blanches et faire donc baisser les prix.

 Concernant les légumineuses, c’est l’Office algérien interprofessionnel des céréales OAIC ayant obtenu l’exclusivité de l’importation de ces denrées, qui a effectué cet achat en annonçant qu’un autre navire arrivera également au port de Mostaganem et qui sera chargé de 5000 tonnes de légumineuses entre lentilles et pois chiches, deux aliments très consommés en hiver.  Les consommateurs constatent depuis quelques mois une pénurie sur le marché et l’application de prix bien au-dessus de ceux annoncés par les services de l’agriculture. 

Le communiqué du ministère assure que des opérations similaires se poursuivront «jusqu’à la fin de l’année 2023 afin de constituer une réserve stratégique». Cette opération intervient quelques jours après une réunion de coordination entre les ministères de l’Agriculture et celui du Commerce visant «une gestion rapide et efficace des préoccupations en matière d’approvisionnement». 

Ordre a aussi été donné pour renforcer la production nationale de légumineuse. Cette pénurie a mis à nu un important déficit de production de légumes secs en Algérie. En septembre dernier, le ministre de l’Agriculture révélait que la production nationale couvrait 45% des besoins nationaux et que les quantités importées couvraient les besoins du marché pour trois mois. Abdelhafidh Henni affirmait en outre que les prix des légumineuses sont fixés par l’Etat et ne verront aucune augmentation pour les mois prochains. La réalité du marché a toutefois pris le dessus. 

L’importation de quantités importantes de légumes secs aura un effet immédiat sur les prix, mais il reste à développer les capacités de la production nationale afin d’assurer une sécurité alimentaire pérenne. S’agissant de l’annonce de constituer un stock stratégique de viande blanche à travers l’octroi de «plusieurs» licences d’importation à des opérateurs publics et privés, le ministère assure dans son communiqué rendu public jeudi que cette opération se poursuivra également «jusqu’à la baisse des prix sur le marché national afin de protéger les droits des citoyens et de contrôler le marché national». Le ministère accordera des licences d’importation temporaires pour alimenter en force le marché et constituer un stock de sécurité et répondre aux besoins du marché. 

Notons que le prix du kilogramme de poulet ne cesse de s’afficher à plus de 500 DA, alors et ce depuis plusieurs mois. En septembre dernier, il avait même dépassé 600 DA. Il s’agit d’une source de protéine qui était à la portée de toutes les bourses et constituait un produit de substitution par rapport à la viande rouge ou le poisson dont les prix continuent d’être inaccessibles pour les petites bourses. La hausse du prix de la viande blanche ainsi que celui des œufs et des légumineuses a dangereusement menacé l’équilibre alimentaire des consommateurs algériens. Les intermédiaires sont pointés du doigt, notamment celui du ministre de l’Agriculteur les accusant d’être derrière le maintien des prix élevés. Les éleveurs, pour leur part, justifient la baisse du niveau de production locale par la hausse du prix de l’aliment de volaille. 

Ainsi que l’arrêt de production dans certaines régions dû aux températures caniculaires. Afin d’encourager la production locale, le projet de loi de finances 2024 a prévu une exemption de la taxe sur la valeur ajoutée TVA, pour les opérations au stade de production ou de commercialisation portant «sur les fruits, les légumes frais, les légumes secs, les œufs de consommation, le poulet de chair et la dinde produits localement, ainsi que les produits destinés à l’alimentation humaine».  
 

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