Quoique publié en 2021, ces confessions, qu’il puise des secrets racontés par son père et de sa proximité avec le palais, révèlent, dans un grand chapitre, l’animosité et la rancœur qui abreuvent le makhzen pour nuire à l’Algérie. Des provocations, des coups bas et des alliances sataniques pour déstabiliser le pays de 1 million et demi de chouhada.
La notoriété de son père avait fait de lui un enfant du milieu royal, protégé et gâté. Il finira par tourner mal, en embrassant le monde de la drogue dure. Il s’en explique :
«J’ai été initié à la drogue, la cocaïne particulièrement, par Fatima Oufkir, l’épouse du général, l’assassin de l’opposant Ben Barka, avec la complicité des services secrets français ; cela n’est un secret pour personne.»
Stupéfiants, sexe, affaires louches…
Un environnement où les désirs et les intérêts de toute nature se mélangent, s’embrassent, s’embrasent. Un cocktail explosif visible pour les initiés du pouvoir où chacun tirait son épingle du jeu. Chacun échafaudait des plans et cherchait à piéger l’autre en recourant au chantage, grâce à des caméras installées dans des hôtels de luxe au Maroc et en Espagne (Marbella, Torremorinos) et des clichés mettant en cause les pontes du régime et leurs femmes.
«Fatima deviendra mon amante et n’acceptait nos ébats que sous l’effet de la cocaïne pure. Mis au parfum, le général est entré dans une rage folle et m’avait promis de me faire la peau, mais en vain…»
Une maîtresse qui le gâtera, mais le manipulera, aussi, au point où il deviendra un voyou du grand banditisme en Afrique du Nord et en Europe. Un voyou de luxe, puisqu’il sera protégé par les services de sa majesté.
«Je peux témoigner que Hassan II a fait assassiner son père avec la complicité du médecin attitré du roi qui était mon propre papa. L’opération du nez était banale. Mon père, soumis au chantage de Hassan II, a dû signer l’acte de décès ''naturel'' du roi.»
Selon les aveux de Gérard Fauré, Hassan II a fomenté tout un complot contre le médecin pour que Mohammed V le mette en prison. Une histoire où le futur successeur du monarque a fait tuer près de 2500 citoyens marocains juste pour attribuer ce massacre au médecin avec des preuves fabriquées de toutes pièces. «Mon père n’avait d’autre choix que de signer l’acte de décès ''naturel'' de Mohammed V», explique-t-il.
A l’époque, la monarchie connaissait de graves difficultés. Le déficit du Trésor était aggravé par les harka (campagnes militaires) que le makhzen livrait aux tribus, lesquelles, ne reconnaissant pas l’autorité du sultan, refusaient de s’acquitter de l’impôt.
En prêtant main-forte soit au makhzen menacé, soit aux dissidents qui voulaient s’imposer, des notables locaux ont trouvé une formidable occasion de s’affirmer et de s’ériger en chefs puissants.
C’est dans ce contexte historique que la famille Glaoui s’est affirmée pour atteindre le sommet de la gloire à travers la personnalité de Thami. Un homme, né dans un milieu rural, qui a pu se hisser au rang des plus grands, au point de menacer le sultan Mohammed et de représenter le Maroc sur la scène internationale.
«C’est le scénario de la France, représenté par le maréchal Lyautey» révèle, encore, le gangster d’une manière incroyable : «Mohammed V, qui n’aimait pas la France, a été marié à une juive de Marrakech. Il n’y a jamais eu de consommation maritale. C’est le Pacha de Marrakech El Glaoui, francophile et sur « conseil » du maréchal précité, qui a eu des rapports sexuels avec la génitrice de Hassan II. Ce dernier est donc le fils d’une juive. Une naissance qui signifiait la préparation de la succession» machiavélique.
«Le jour où Hassan II monta sur le trône, c’est le jour où le Mossad s’est installé au Maroc», dit-il. «Il deviendra automatiquement l’informateur et le délateur d’Israël. Le jeune roi tout naturellement vendra les Arabes et leurs causes.»
Selon ses confidences, l’auteur précise que «particulièrement, sa cible était l’Algérie et son fils, Mohammed VI, continuera sur sa même lancée maléfique en normalisant avec l’entité sioniste pour menacer davantage l’Algérie, en installant des bases militaires et en organisant des manœuvres secrètes sur les frontières, n’oubliez pas Pegasus qui a espionné tout le monde et précisément de hauts responsables algériens… »
Mohammed VI, dont il donne les preuves de son homosexualité, est «réputé pour ses frasques dans les capitales européennes», notamment Paris. Il fréquente assidûment les clubs d’homosexuels, tout en acquérant des palais ici et là, le dernier se trouve en région parisienne et acheté à 80 millions d’euros.
Le mariage avec Selma est juste pour les apparences, mais aussi, pour assurer la succession. Selma, qui a divorcé du jeune roi, a disparu de la circulation depuis 2017. Hassan III, âgé de 18 ans aujourd’hui et sa sœur Khadija sont les fruits de cette union matrimoniale «scénarisée» éphémère.
Aujourd’hui, Mohammed VI, très malade, vit plus en France que dans son pays. «Il gère le royaume à distance, par WhatsApp. Une mafia, composée de chefs de services de renseignements, de la police et de la gendarmerie et de richissimes hommes d’affaires, qui ont des accointances avec les puissances étrangères, aidés par des conseillers sionistes, règnent véritablement sur le Maroc. Un pays qui s’enfonce davantage dans la misère, les injustices et le crime organisé. Des manifestations sont courantes, mais étouffées par le makhzen… Le royaume alaoui git désormais sur un volcan en ébullition», nous confie un journaliste opposant en exil.
Le Marocogate, qui éclabousse actuellement tout un régime, est l’épilogue d’une fin de pouvoir bâti, depuis des siècles, sur la vilenie, la lâcheté, la trahison, la corruption, le sexe, l’argent…