Le SG du haut-commissariat à l’amazighité à Oran : «La diversité est une richesse pour l’Algérie»

23/04/2022 mis à jour: 17:16
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Une conférence sur l’amazighité a eu lieu hier au siège du journal El Joumhouria ( PHOTO : el watan)n

Le journal El Joumhouria, situé à la rue de l’hôtel de ville, a abrité, hier, une conférence du Haut-Commissariat de l’amazighité (HCA) et cela en collaboration avec l’association Numidia. 

Ont prit part à cette manifestation, en plus du directeur du journal El Joumhouria, M. Allem, le secrétaire général du Haut-Commissariat de l’amazighité, Hachemi Assad, le médiateur local du président de la République Baghli Chouaïb, Pr Farid Benramdan de l’université de Boumerdès, et Saïd Damouche, président de l’association Numidia. 

Cette conférence, affirment les organisateurs, n’est qu’un avant-goût du congrès scientifique intitulé «L’Algérie, société, nation et nomination» qui se tiendra à Oran en juillet prochain dans le cadre des manifestations culturelles en vue de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays qui coïncidera avec la tenue de la 19e édition des Jeux méditerranéens. 

A ce propos, indique le Pr Farid Benramdane, l’intitulé de la conférence de juillet dernier se veut un clin d’œil au célèbre ouvrage de Mustapha Lachref. 

En prenant la parole, le président du HCA, Hachemi Assad, est revenu sur les différents travaux de son institution pour promouvoir et consolider davantage la langue et la culture amazighes dans la société. Il s’est aussi réjoui que la tenue de cette conférence ait coïncidé avec le jour du printemps amazigh. «Quand on parle du 20 avril, on ne peut que se souvenir de Mouloud Mammeri», dira-t-il, qualifiant ce grand écrivain algérien d’être l’un des piliers de la culture amazighe. «En 2017, on a célébré le centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri pour lui rendre la considération qui lui est due et faire davantage connaître cet homme lumineux qui s’est battu pour l’indépendance du pays au sein du FLN mais encore qui a milité pour donner de la valeur à la langue et la culture amazighes». 

Le message du HCA, dira-t-il, est de réitérer «cette fierté d’appartenir à une nation, à un territoire, l’algérianité» arguant qu’il faut saisir chaque année l’occasion du 20 avril pour «réallumer la flamme nationaliste». Car il ne va pas sans dire, continue-t-il, «que la culture amazighe soit partagée avec l’ensemble des Algériens, autant ceux qui parlent cette langue que ceux qui ne la parlent pas». «Il faut que même celui qui ne parle pas tamazight prenne conscience que cette langue lui appartient au propre, que c’est son patrimoine, sa profondeur, son authenticité». 

Et d’affirmer derechef : «Ce qu’on veut, c’est l’unité de la nation et la paix territoriale pour l’Algérie. Cette diversité linguistique et culturelle est une richesse pour l’Algérie et il importe de l’inculquer aux nouvelles générations.»

Le conférencier dira aussi que le HCA a mis sur les rails de grands projets, notamment pour ce qui est de la formation. «Dans le pays, il y a 3570 enseignants de langue amazighe de même que le monde de la presse qui connaît beaucoup de journalistes qui exercent en langue amazighe. Nous avons aussi 914 associations amazighes à travers le territoire national», énonce-t-il, en insistant qu’ils doivent tous bénéficier de formation en bonne et due forme, d’où la mission du HCA qui se doit de les épauler. 

Il parlera aussi du prix du président de la République pour la langue et la littérature amazighes, qui est décerné chaque année au mois de janvier. Deux éditions ont déjà eu lieu, dont la dernière (celle de 2022) à Tamanrasset. Pour la prochaine édition, qui aura lieu en janvier 2023, il faudra attendre le mois de mai prochain pour connaître le nom de la wilaya où se déroulera la cérémonie. Pour Hachemi Assad, l’organisation annuelle de ce prix qui promeut la langue et la culture amazighes est un grand acquis. 

Abordant la question de l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles, le conférencier reconnaîtra d’abord «les grands efforts fournis par l’Etat dans cette optique», mais se désolera de certaines failles qui existent dans le secteur éducatif en ce sens que l’élève apprenant l’amazigh à l’école se retrouve parfois, une fois arrivé au collège, dépourvu d’enseignants en cette langue. De ce fait, le HCA a sérié plusieurs suggestions qu’il a envoyées au ministère de l’Education en vue justement de remédier à cet état de fait. 

Notons enfin qu’en plus de la conférence au siège de Joumhouria, le film L’opium et le bâton de Ahmed Rachedi (1971) et tiré du roman éponyme de Mouloud Mammeri devait être projeté hier en soirée à la cinémathèque d’Oran.       

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