Le Parti des travailleurs (PT), dirigé par Louisa Hanoune, a célébré hier le 32e anniversaire de sa création, le 29 juin 1990. Dans un discours prononcé en live, via la page Facebook du parti, Louisa Hanoune, dont le parcours singulier la distingue dans le paysage politique algérien, est revenue à cette occasion sur les luttes et les différentes étapes de sa formation politique, comme elle a dressé un état des lieux de la situation qui prévaut dans le pays.
Après un hommage à Mustapha Benmohamed, un des fondateurs du parti décédé en 2013, elle a expliqué que le PT est un parti ouvrier, indépendant, qui se bat pour le socialisme, pour la démocratie, avec son contenu politique, économique, social et culturel. Le PT, ne cesse de répéter sa première responsable, est un parti anti-impérialiste qui n’a jamais fait de son programme un dogme, mais qui le décline en fonction de l’actualité politique et des défis du moment.
Dans la foulée, elle rappellera que plusieurs militants de l’ex-Organisation socialiste des travailleurs (OST), qui donnera naissance au PT, ont connu les geôles du système de parti unique. Louisa Hanoune, dont la vie est jalonnée par des séquences de lutte, a connu également les affres de la prison où elle a séjourné à deux reprises (1983/1984 et 2019/2020).
En plus de son combat pour le multipartisme, tamazight, l’assemblée constituante, la souveraineté populaire, l’égalité en droits entre les hommes et les femmes, le PT, s’en réjouit sa SG, a été de tous les combats pour la préservation des acquis sociaux, économiques, de l’indépendance nationale, de l’université et l’école publiques, du droit à la santé gratuite. Le parti a lutté, dira-t-elle, durant les années 1990 pour la paix, et lors du drame de la Kabylie en 2002 pour l’unité de la nation. Le PT a aussi mené un combat énergique contre l’oligarchie et il compte, selon elle, poursuivre dans cette lancée.
«Descente aux enfers»
Solidarité indéfectible avec la révolution palestinienne, le PT a pris part, note-t-elle, à plusieurs initiatives et a organisé des actions en soutien au combat libérateur du peuple palestinien, qui fait face à une politique d’extermination depuis 74 ans.
En abordant la situation actuelle du pays, Mme Hanoune tire la sonnette d’alarme car la crise, selon elle, est profonde et sans précédent. «Le système en place est en crise. D’où ses agissements et ses attaques incessantes contre toute voix discordante», s’inquiète la SG du PT, qui croit savoir que la révolution enclenchée en 2019 n’est pas morte, mais qu’elle est juste détournée et finira, tranche-t-elle, par reprendre son cours, et les questions sociales qui étaient en 2019 latentes seront au centre, car maintenant elles ont explosé au grand jour.
La situation sur le plan social s’est aggravée, et cette descente aux enfers fait craindre le pire, souligne la première responsable du PT. En somme dans son discours, Louisa Hanoune a insisté surtout sur la préservation des acquis sociaux.
Aussi, elle a appelé au retrait du code de l’investissement qui constitue un «danger» pour le pays, comme elle fait de la question des transferts sociaux sa priorité. Elle refuse la révision du système des subventions, qui est un acquis de la Révolution algérienne.
Mme Hanoune veut que le pays soit immunisé. «Préserver et immuniser le pays exige des institutions crédibles, une transparence dans la gestion, un contrôle démocratique, un pouvoir d’achat qui permet à tout le monde de vivre dans la dignité.
Tant qu’on n’aura pas amorcé un tournant positif sur la situation sociale et arrêté cette descente aux enfers, notre pays restera exposé aux pressions et chantages extérieurs», avertit-elle, dénonçant en outre les atteintes aux libertés et au multipartisme et appelant à la libération de tous les détenus politiques et d’opinion. Enfin, Louisa Hanoune n’a pas manqué de rappeler les nombreuses tentatives de déstabilisation du PT à cause de ses positions patriotiques.