Un solide socle de coopération économique, en perpétuelle densification, soutient la volonté des deux Etats à franchir de nouvelles étapes.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier à Ankara, la capitale turque, pour une visite de travail de deux jours. Il enchaîne ainsi sur une semaine riche qui l’a vu effectuer une visite d’Etat de quatre jours en République populaire de Chine, à la tête d’une forte délégation ministérielle. Une visite de travail l’avait par ailleurs conduit juste avant, les 15 et 16 juillet, au Qatar.
C’est dans l’élan diplomatique des deux déplacements à Doha et Pékin, deux capitales de poids, à des échelles et enjeux différents dans l’échiquier régional et mondial, que le président Tebboune se rend en Turquie, autre acteur qui compte sur la carte géopolitique, pour y rencontrer Recep Tayyip Erdogan qui vient fraîchement d’être reconduit, au bout d’une élection très disputée, à la tête du pays.
Il y a un peu plus d’une année, le mois de mai 2022, les deux hommes ont eu à impulser une nouvelle dynamique aux relations entre les deux pays, lors d’une visite d’Etat effectué par le Président algérien. La visite avait connu la conclusion et la signature de plusieurs accords et mémorandums d’entente, qui donnent une nouvelle teneur à la coopération bilatérale dans différents domaines.
Les accords concernent des secteurs névralgiques comme l’énergie et les mines, les finances, l’Industrie, les Travaux publics, la pêche, les sciences et technologies et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Enfin, sur le plan des relations internationales, les deux Présidents ont renouvelé la convergence des vues respectives sur des dossiers d’intérêt commun, à l’exemple de la question palestinienne, la crise en Libye et la situation dans la région du Sahel.
En décembre 2022, la réunion de la Commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l’Algérie et la Turquie avait confirmé cette tendance au renforcement et à la diversification du partenariat, ainsi que la mise en accord des positions sur de nombreuses questions internationales. Un solide socle de coopération économique, en perpétuelle densification soutient la volonté des deux Etats à franchir de nouvelles étapes.
L’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique et la première destination des investissements directs étrangers turcs sur le même continent. L’objectif désormais est de faire doubler la valeur des échanges commerciaux et la porter à hauteur de 10 milliards de dollars annuellement. Selon des rapports officiels, le pari n’est pas si fou, puisque le volume des échanges entre les deux pays a progressé de 30% en la seule année 2022.
Avant d’être nommée ministre turque de la Famille et des Affaires sociales en juin dernier, l’entreprenante Mme Mahinur Ozdemir Goktas était ambassadrice à Alger. Le jour de son départ, Abdelmadjid Tebboune lui a discerné la médaille «Djadir» de l’Ordre pour les «grandes actions accomplies dans l’intérêt des deux pays». Ce geste diplomatique rare souligne à lui seul la qualité des relations et la volonté commune de les renforcer.
Faisant le bilan de la coopération à l’issue de la même cérémonie, l’ex-ambassadrice a révélé que le nombre des entreprises turques qui s’installent en Algérie est en perpétuelle progression. Avec un capital investissement global de 5 milliards de dollars, et près de 1550 entités économiques en activité sur le territoire, la Turquie est le pays étranger avec le plus grand nombre d’entreprises présentes en Algérie, s’est-elle encore réjouie. Des relations au beau fixe que les deux présidents algérien et turc tiennent régulièrement à booster à travers des rencontres au sommet.