Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est réjoui de la réussite de la visite de son homologue français en Algérie. Pour le chef de l’Etat, cette visite était «excellente, nécessaire et utile pour la relation entre les deux pays». «De mon point de vue, c’est une visite très réussie qui a remis beaucoup de choses à leur place», a déclaré, hier, M. Tebboune à la presse à l’issue de la signature de la «Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé» entre l’Algérie et la France.
Le président algérien, qui s’exprimait au salon d’honneur de l’aéroport international Houari Boumediène, a considéré que le «rapprochement» entre les deux pays «n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas la personnalité même du président Macron».
Pour M. Tebboune, les deux pays vont «agir ensemble dans beaucoup de domaines en dehors de l’Algérie et la France». «Ce rapprochement va nous permettre d’aller très très loin.» M. Tebboune n’a pas manqué d’évoquer la réunion regroupant les responsables des services de sécurité, algériens et français, et présidée par les deux chefs d’Etat : «C’est la première fois, depuis l’indépendance, qu’une réunion s’est tenue en présence des deux présidents de la République et des services de sécurité concernés des deux pays, y compris l’armée, des deux côtés, ce qui augure d’une action commune dans l’intérêt de notre environnement géopolitique.»
Au troisième et dernier jour de la visite, les présidents algérien et français ont signé «la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé». La Déclaration d’Alger prévoit la mise en place d’un «Haut conseil de coopération» au niveau des chefs d’Etat, afin «d’approfondir, dans un esprit de confiance et respect mutuels, des réponses adaptées aux questions bilatérales, régionales et internationales».
«Commission d’historiens dépolitisée»
Pour les signataires du texte, ce «nouveau partenariat privilégié» est «devenu une exigence dictée par la montée des incertitudes et l’exacerbation des tensions régionales et internationales». «Il fournit un cadre pour concevoir une vision commune et une démarche étroitement concertée pour faire face aux nouveaux défis globaux (crises globales et régionales, changement climatique, préservation de la biodiversité, révolution numérique, santé...)». Pour le président français, Emmanuel Macron, la Déclaration d’Alger va permettre de faire en sorte que «l’intimité se renforce en ayant un dialogue permanent sur tous les sujets.
Y compris les sujets qui nous empêchaient d’aller de l’avant, car ils revenaient sans cesse, la mémoire, par exemple». M. Macron a annoncé, à cette occasion, une réunion des Premiers ministres et des membres des deux gouvernements qui se tiendra, en Algérie, «dans les prochains mois», ainsi que de nombreuses autres réunions et visites bilatérales pour fixer l’agenda de coopération entre les deux pays.
La cérémonie de signature de la Déclaration d’Alger a été l’occasion pour le président algérien de revenir sur l’annonce de l’installation d’une commission d’historiens devant traiter les questions liées à la mémoire «sous l’angle historique et non politique». «Nous nous sommes mis d’accord pour la mise en place d’une commission d’historiens dépolitisée. Je pense qu’elle pourrait être installée dans les 15 ou 20 jours qui suivent. Elle aura à traiter la question de la mémoire sous l’angle de l’histoire et non de la politique», insiste M. Tebboune.
Concernant les délais, le chef de l’Etat a indiqué avoir évoqué avec son homologue français «un délai d’une année ou moins, si le travail est finalisé avant». «Mais s’ils (les spécialistes) prennent encore plus de temps, tant mieux, car les bonnes choses prennent du temps», poursuit-il.
Signature de cinq accords
Cinq accords portant sur les domaines de la santé, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et du sport ont été signés hier, au troisième et dernier jour de la visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie. Un accord de coopération a été ainsi paraphé par l’Institut Pasteur d’Alger et celui de Paris. Un accord de coopération scientifique entre le ministère algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, représentée par le Pr Mohamed Bouhicha, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français, représenté par son président-directeur général, Antoine Petit. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag, et son homologue française Amélie Oudéa-Castéra ont signé une déclaration d’intention entre le ministère algérien de la Jeunesse et des Sports et le ministère français des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Un accord entre les gouvernements des deux pays portant sur la mise en place d’un partenariat renforcé algéro-français pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique a été signé par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colona. R. N.