C’est la deuxième visite d’un haut responsable éthiopien cette année, après celle effectuée en juillet dernier par la présidente Sahle-Work Zewde, qui a prolongé sa participation aux festivités du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie avec une visite d’Etat de trois jours, à la tête d’une importante délégation.
Le Premier ministre de la République démocratique fédérale d’Ethiopie, Abiy Ahmed Ali, a bouclé hier une visite officielle de deux jours en Algérie. C’est la deuxième visite d’un haut responsable éthiopien cette année, après celle effectuée en juillet dernier par la présidente Sahle-Work Zewde, qui a prolongé sa participation aux festivités du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie avec une visite d’Etat de trois jours, à la tête d’une importante délégation.
Entre les deux pays africains une lune de miel se profile. Il s’agit bien entendu d’augmenter le niveau des relations diplomatiques et celui des échanges économiques.
Même si l’information est minimaliste sur le contenu de la visite du Premier ministre, on peut deviner que les échanges ont porté sur d’autres dossiers autrement plus importants.
Les deux pays coopèrent étroitement et sont en contact sur au moins deux dossiers de première importance, notamment pour l’Ethiopie qui a exprimé ses besoins de l’expertise algérienne.
Le premier dossier est lié au conflit qui empoisonne les relations de l’Ethiopie avec ses deux voisins, l’Egypte et le Soudan, autour des eaux du Nil.
L’Ethiopie, qui a construit un grand barrage baptisé Renaissance, n’a pas manqué de s’attirer l’animosité de ses voisins le Soudan et surtout l’Egypte, deux pays qui exploitent en aval les eaux du Nil et dont la survie en dépend entièrement. Après l’échec des démarches auprès de l’Union africaine, ces pays ont apprécié la médiation algérienne.
Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, avait effectué, fin juillet 2021, une tournée africaine qui l’a conduit à Addis-Abeba, Khartoum et Le Caire pour connaître les positions de chaque partie.
Il avait ensuite œuvré à l’organisation d’un sommet à Alger pour aider les trois pays à «parvenir à une entente qui permette aux trois peuples de bénéficier de cette ressource précieuse de manière organisée, transparente et équitable».
La crise n’est toujours pas résolue cependant, et le troisième remplissage du barrage durant ce mois d’août a ravivé les tensions. Il n’est pas exclu donc que le dossier soit réexaminé à Alger à l’occasion de cette visite.
Par ailleurs, l’Ethiopie profite aussi de l’expertise algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, elle qui souffre de l’instabilité sécuritaire chez son voisin somalien, où l’activité des shebab semble reprendre de plus belle.
Le Premier ministre éthiopien est arrivé dimanche après-midi à Alger, où il a été accueilli par son homologue algérien, Aïmene Benabderrahmane.
Il a effectué hier une visite à l’unité de production de formes sèches du groupe pharmaceutique Saidal à Alger, accompagné par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed. Au siège de la présidence de la République, il s’est entretenu, en tête-à-tête, avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.