Les Algériens expatriés vivant en Europe sont fortement inquiets face à la poussée des extrêmes droites lors des récentes élections européennes qui ont profondément ébranlé l’Europe, en particulier l’Allemagne et la France, les deux plus grands États membres qui sont plongés dans des crises politiques inédites.
En France, nos expatriés sont particulièrement bouleversés car le Rassemblement national, qui milite pour des idées d’extrême droite, est aux portes du pouvoir. Un énorme ouragan politique s’est abattu lors du scrutin parlementaire européen qui vient de se tenir, menaçant la cohésion sociale. Le président français Emmanuel Macron a même convoqué de nouvelles élections parlementaires en annonçant la dissolution de l’Assemblée législative. Face à ce péril de l’extrême droite, de plus en plus de personnalités issues de la société civile appellent à faire barrage à l’extrême droite en France.
C’est le cas, notamment, dans la sphère du football. Après l’appel de l’attaquant de l’équipe de France, Marcus Thuram, à voter contre le Rassemblement national lors des élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochain, le capitaine des Bleus, Kylian Mbappé, s’est positionné, à son tour, «contre les extrêmes et les idées qui divisent». Ces appels ressemblent aux positions prises par Zinédine Zidane, l’icône du football français, qui avait appelé, en 2017, à «éviter au maximum» le Front national au second tour de la présidentielle. «Zizou» avait pris position contre Marine Le Pen pour le second tour qui l’opposait à Emmanuel Macron.
La même position que celle de 2002 quand il avait appelé à faire barrage à Jean-Marie Le Pen. L’identité réelle des extrêmes droites qui ont fait de la politique migratoire leur fonds de commerce est clairement xénophobe. Les cadres et dirigeants du Rassemblement national rivalisent de propos xénophobes choquants, revendiquant clairement l’hostilité, voire la haine des étrangers. Hormis en Pologne, les extrêmes droites ont progressé partout ailleurs en Europe, lors du scrutin parlementaire européen.
L’UE vit une inquiétude réelle. Et des incertitudes. Les extrêmes droites ont enregistré une inquiétante progression aux élections européennes. Aux Pays-Bas, l’extrême droite est entrée au gouvernement. En Allemagne, en dépit des derniers scandales qui ont ébranlé sa tête de liste, l’extrême droite AfD est arrivée en seconde position, avec 16,5% des voix exprimées. En Autriche, le parti de la liberté FPÖ s’est imposé en tête du scrutin (27%), et les Néerlandais ont renforcé le parti d’extrême droite de Geert Wilders.
Les politologues européens ont du mal à définir avec précision l’extrême droite car ce courant est très divers. Si les mouvements d’extrême droite sont politiquement très différents, leurs matrices idéologiques comportent un certain nombre de points communs : le chauvinisme, le populisme, la démagogie et surtout la xénophobie et le racisme qui s’expriment par un discours anti-migrants.
On y trouve des intégristes, des néo-fascistes et des néo-nazis. Leurs programmes économiques et sociaux sont, toutefois, très hétéroclites. Certains partis sont libéraux tandis que d’autres sont socialisants. Une chose est sûre : l’extrême droite fragilise et met en péril l’Europe où un retour aux États-nations signifierait en fin de compte la division de l’UE.