Vingt ans déjà se sont écoulés depuis la disparition du dramaturge et poète Mohia, ravi aux siens des suites d’une longue maladie, le 7 décembre 2004, à l’âge de 54 ans.
Depuis, à l’occasion de l’anniversaire de son décès, des activités sont organisées pour honorer la mémoire de cet artiste qui a laissé derrière lui une œuvre palpitante. Mohia avait une grande passion pour le théâtre et la poésie, mais il est aussi connu pour son grand travail d’adaptation en s’inspirant de l’intrigue, des personnages et des thèmes de pièces théâtrales, poèmes, essais littéraires produits par des auteurs allemands, français, russes, chinois et anglais, entre autres.
En adaptant et en traduisant des œuvres étrangères, il repense des textes dramaturgiques universels et les recontextualise avec de nouvelles contraintes temporelles et spatiales comme un maître de l’art dramatique. Il essaye de créer un lien entre l'écriture du passé et celle du présent avec une langue différente, tout en tenant compte des spécificités culturelles et sociologiques de son pays, l’Algérie, et particulièrement de sa région natale, la Kabylie.
Parmi ses œuvres, on peut citer «Si Pertuff», adaptation de la pièce «Tartuffe» de Molière, «Muhend Ucaban», adaptation de «Le ressuscité» de l’écrivain chinois Lu Xin, «Am win Yettrajun Rebbi», adaptée de la pièce de Samuel Beckett «En attendant Godot» et «Tacbaylit» de «La jarre» de Luigi Pirandello.
Ainsi, pour rendre hommage au défunt, la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou a concocté un programme d’activités pour revisiter le parcours de Mohia, dont le théâtre de verdure de la ville de Tizi Ouzou arbore fièrement le nom.
C’est dans cet espace, d’ailleurs, qu’une exposition retraçant la vie de ce poète disparu est mise en place pour livrer aux regards des visiteurs, à travers des livres, revues, coupures de presse, portraits et autres photos, une rétrospective sur l’itinéraire artistique du regretté. Dans le même sillage, des conférences ont été animées, hier, par des universitaires à la Maison de la culture de Tizi Ouzou.
Il s’agit des communications données par deux enseignants de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, en l’occurrence Amar Laoufi et Boukhalfa, qui ont travaillé sur l’œuvre de Mohia dans leurs travaux de recherche scientifique où ils ont étudié l’artiste sous plusieurs angles.
Durant la même journée, le public a eu également droit à des moments de poésie et de chant avec Ouziene Rahmouni et Malek Bachi. Noureddine Aït Slimane, poète et animateur à Radio Tizi Ouzou, a présenté aussi le travail de son atelier de poésie théâtralisée intitulée «Thakhlwit N Muhia» en hommage au dramaturge Mohia.
Notons aussi qu’un recueillement a eu lieu aussi devant la tombe du défunt au village Ath Ervah, dans la commune d’Iboudrarene, daïra d’Ath Yenni, située à environ 40 km au sud-est de Tizi Ouzou. Par ailleurs, le 20e anniversaire de la disparition de Mohia a été également marqué par l’inauguration, hier, d’un buste érigé à son effigie devant le théâtre de verdure qui porte son nom à Tizi Ouzou.