Lors d’une conférence de presse, donnée dimanche dernier, au siège de la Radio oranaise, cette dernière est revenue avec force détails sur le déroulement du programme de cette 14e édition qui se veut riche malgré les moyens du bord, c’est-à-dire malgré un budget pour le moins limité.
Le choix d’organiser cet événement au théâtre s’est imposé à tout un chacun du fait que le théâtre de verdure, seyant peut-être davantage à ce genre de manifestation, serait pris par le festival du raï (qui se tient, lui, du 10 au 15 juillet) tandis que la salle du cinéma Maghreb (ex-Régent), pouvant accueillir plus de 1600 personne, son système de climatisation est défaillant, ce qui l’exclue d’emblée, étant hors de question de ramener le public dans une salle non-climatisée, particulièrement en cette période de canicule suffocante. Il restait le choix de la salle Es-Saada (ex-Colisée), mais son système de sonorisation faisant défaut, il fallait débourser plus de 2,5 millions de dinars pour en installer un autre, ce qui hors de portée du petit budget de ce festival. Qu’à cela ne tienne, ce sera donc au théâtre d’Oran Abdelkader Alloula que cette 14e édition de la musique et de la chanson oranaise aura lieu, ce qui n’est pas plus mal aux dires de Souad Bouali, «le TRO étant quand même, à Oran, une institution, voire un symbole».
Parmi la trentaine d’artistes attendus, annonce-t-elle, on compte notamment Samia Benabi, Houari Oulhaçi, Maati El Hadj, Baroudi Bekhada, Houari Bba, Saber El Houari, Zoubir Rahal. Un hommage sera rendu aux anciens, à l’image de Baroudi Bekhadda et Zoubir Rahal, tandis certains artistes, comme Djamila Salhi, «oubliée» lors des treize premières éditions de ce festival, y participera pour la première fois. Un ballet sera également prévu, de la troupe Etoile d’or et devra proposer une performance au public à deux reprises, c’est-à-dire à la soirée de l’ouverture puis celle de la fermeture de cette 14e édition. «Ce sera un festival qui manifestera sa reconnaissance aux anciens tout en apportant aide et visibilité aux plus jeunes», explique Souad Bouali.
Ces deux dernières années, voulant coûte que coûte les faire coïncider avec les JM et les Jeux panarabes, les festivals du raï et de la chanson oranaise se télescopent, ce qui apporte un surcroît d’animation à la ville. Ce qui n’est peut-être pas une bonne chose car les puristes mélomanes, celles et ceux qui ne veulent «rien rater» se voient dans l’obligation de faire un choix, en optant soit pour l’un ou pour l’autre festival. Il serait judicieux qu’à partir de l’année prochaine, ces deux festivals (si tant est, évidemment, que celui du raï reste à Oran et ne retourne pas à Sidi Bel Abbès) qu’à partir de l’année prochaine, donc, les dates entre ces deux événements musicaux soient espacés pour que le public puisse en profiter tout son saoul.
A cela, certains observateurs affirment qu’il serait bon que les deux festivals musicaux que compte Oran se tiennent à une période de l’été prédéfinie et que le public en soit habitué. Que le festival du raï, par exemple, ait lieu début juillet alors que celui de la chanson oranaise la fin du même mois, ou encore que l’un ait lieu en juillet et l’autre en août.
Car si on se réfère au passé, on se souviendra qu’Oran avait un festival de haute facture, mais qui avait «la bougeotte», se déroulant tour à tour, au mois de juillet puis en décembre, puis en juin, puis en septembre etc. Il a fini par s’arrêter en 2018 et il s’agit, pour ne pas le nommer, du Festival international du film arabe.