Air Algérie manque actuellement de liquidités financières en raison de la crise de la Covid-19 qui a considérablement réduit son activité
malgré la reprise des vols internationaux vers certaines destinations. Elle reste néanmoins loin du rythme avec lequel elle fonctionnait
avant la propagation de la pandémie.
Programme des vols chamboulé et retards, la mauvaise météo de cette semaine a compliqué davantage la situation de la compagnie nationale Air Algérie. Tous les vols ont été touchés par des perturbations en raison de l’épais brouillard qui a obscuri le ciel durant au moins deux jours.
«En raison d’une visibilité nulle due à des conditions météorologiques défavorables (brouillard épais), l’ensemble des vols d’Air Algérie sont touchés par des perturbations. Cette alerte demeure en vigueur jusqu’à l’amélioration des conditions climatiques», a averti Air Algérie dès le 2 janvier 2022 dans un laconique communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
La compagnie aérienne ne fournit pas plus de détails sur cette situation. Il a suffi en effet que la brume masque les aéroports pour que tous les appareils commerciaux soient immobilisés au sol.
Aucun avion ne peut évoluer s’il n’y a pas un minimum de visibilité, que ce soit au décollage ou à l’atterrissage et la principale préoccupation reste la sécurité des passagers et des équipages. Les compagnies aériennes ne peuvent pas aller en dessous des minimas définis. Les services de l’aviation civile veillent au cas où les compagnies venaient à enfreindre les règles.
Sur le réseau domestique, il n’y a pas eu d’annulations, mais plutôt des retards. La compagnie a réussi à faire décoller ses avions en début ou en fin d’après-midi durant les trois derniers jours. Les avions ont fait plusieurs étapes pour rattraper le retard.
Pour ce qui est des passagers à l’international, Air Algérie les a reprogrammés sur d’autres vols 24 heures après et renforcé avec deux vols supplémentaires sur la France avant-hier et hier avec des avions de plus grandes capacités (gros porteurs), à savoir des Airbus A 330.
La compagnie aérienne aurait voulu éviter cette situation. Elle reste confrontée à une concurrence frontale des compagnies étrangères et une ouverture limitée du trafic aérien (15% des niveaux d’avant la crise sanitaire).
La flotte, composée de 56 appareils, est exploitée dans sa totalité, mais le volume horaire reste trop faible. Un avion qui ne vole pas a une répercussion sur la maintenance. C’est très coûteux. La maintenance est l’un des plus importants postes budgétaires derrière le carburant, les salaires ainsi que les redevances d’aéroport et de navigation.
Dans ce contexte, le ministère des Transports a annoncé l’augmentation des vols entre l’Algérie et la Tunisie. Ainsi, à partir de demain dimanche 9 janvier, un vol quotidien reliera l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger à celui de Tunis Carthage, au lieu des trois hebdomadaires opérés jusque-là.
Ce nombre sera doublé par les dessertes quotidiennes deTunisair. La destination Tunisie est trop demandée, surtout concernant le «tourisme médical». En effet, beaucoup d’Algériens s’y rendent pour des soins. La Tunisie tient dans ce contexte à diversifier son offre touristique.
Situation financière fragile
Tunisair vient de recevoir un nouvel avion : Airbus A320neo, un appareil qui permet une économie de carburant par siège de 20% par rapport aux avions actuels avec la réduction des bruits de moteur. La compagnie tunisienne considère le marché algérien comme stratégique. Son PDG a discuté récemment à Tunis des moyens de soutenir et de renforcer la coopération bilatérale avec son homologue algérien.
«Dans le cadre de l’élaboration des voies et mécanismes de la coopération tuniso-algérienne dans le domaine du transport aérien, Khaled Chelly, PDG de Tunisair, a reçu son homologue algérien, Amine Debaghine Mesraoua et la délégation qui l’a accompagné au siège de l’entreprise», est-il mentionné sur la page Facebook de la compagnie tunisienne.
Air Algérie compte en outre acquérir 30 nouveaux avions pour l’équivalent de 2 milliards de dollars. C’est le média arabophone Echorouk qui a rapporté l’information sans donner plus de détails sur la taille et la capacité des appareils.
Selon la même source, «un rapport du département de maintenance d’Air Algérie a conclu que les moteurs de 6 appareils Boeing de nouvelle génération ont besoin d’un entretien périodique urgent pour continuer à voler et opérer des vols, dans une opération qui coûte des sommes importantes en devises fortes et la compagnie ne dispose pas des liquidités nécessaires».
Des sources d’Air Algérie ont déclaré à Echorouk que 6 avions Boeing 737/800 risquent de rester stationnés sur le tarmac en raison de la date proche fixée pour la maintenance périodique. Air Algérie manque actuellement de liquidités financières en raison de la crise de la Covid-19 qui a réduit considérablement son activité malgré la reprise des vols internationaux vers certaines destinations.
Elle reste néanmoins loin du rythme avec lequel elle fonctionnait avant la propagation de la pandémie. L’entreprise a déjà présenté les grands axes du plan de développement 2021-2025 après une étude approfondie de ses forces et faiblesses et une analyse de la réalité du transport aérien mondial prenant aussi en compte la situation des entreprises concurrentes.
Ce plan comprend notamment la consolidation de la position de l’entreprise sur le marché domestique et le développement des lignes internes, le renouvellement graduel de la flotte pour conquérirle le marché africain en pleine croissance.