Le défi de l’agriculture bio en Algérie

13/11/2023 mis à jour: 22:07
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La filière agricole bio dispose d’un grand potentiel et fait face à d’immenses défis en Algérie, tant pour l’exportation que pour le marché domestique. 

Bien qu’encore timide, l'agriculture biologique commence à être présente sur les marchés locaux et d’exportation. Les filières de la datte et de l'huile d’olive ont montré le bon exemple prometteur d’un débouché économique dynamique à l’exportation. 

La réussite de la région de Biskra est aussi à méditer. L’agriculture biologique est toutefois peu recensée dans les statistiques locales. Les produits agricoles issus de l’agriculture biologique assurent une alimentation saine en protégeant la santé et contribuent à la préservation de l’environnement. Au moment où les fléaux sanitaires, à l’image des maladies métaboliques, explosent, la demande d’aliments naturels augmente. Il y a une prise de conscience croissante pour une nourriture saine. 

Les médecins ne cessent d’alerter sur les dangers des produits chimiques qu’on pulvérise sur les cultures agricoles. Plusieurs études ont démontré les avantages de l’agriculture biologique par rapport à l’agriculture utilisant des intrants chimiques. Les méthodes biologiques font face au manque de connaissances sur les modes de production, de transformation et de commercialisation. 

Certains pays africains jouent un rôle pionnier sur le continent. C’est le cas de l'Ouganda, de l'Ethiopie, de la Tanzanie et du Kenya, qui comptent le plus de producteurs et productrices biologiques. Un projet transnational est actuellement mené par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) dans de nombreux pays africains, à l’image du Sénégal, de l’Egypte, de l’Ouganda, de la Zambie et du Cameroun. 

Des pôles de connaissances ont été mis en place pour la promotion de l’agriculture biologique et de l’agroécologie. Cet ambitieux projet est coordonné depuis l’Allemagne, qui accorde une importance cruciale à la filière bio. Les mesures proposées par le projet sont mises en œuvre en collaboration avec des associations locales. Ces pôles améliorent les compétences techniques et professionnelles et promeuvent des méthodes de certification alternatives, économiquement rentables et participatives. 

De telles initiatives sont cruciales pour stimuler l’essor de l’agriculture biologique. Outre ces outils essentiels, des impulsions locales et nationales sont nécessaires pour promouvoir la filière bio. La question centrale est d’aboutir à concevoir une norme biologique admise. Les paysans et les paysannes ne doivent pas souffrir dans un processus compliqué de certification pour vendre leurs légumes biologiques. Pour l’heure, l’essentiel des échanges commerciaux repose sur la confiance : souvent, les clients connaissent la maraîchère ou le maraîcher. 

Ainsi, l’investissement et les prix ne sont pas onéreux. Les modes de production traditionnels sont proches de l’agriculture familiale, diversifiée, non mécanisée et produite sur de petites surfaces. Le développement de l’agriculture biologique certifiée est toutefois à l'état embryonnaire.

 Une diversité de modèles de certifications doit émerger, comme les systèmes participatifs de garantie qui pallient le principal inconvénient de la certification : le coût de revient au producteur. 

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