La question ne cesse de tarauder l'esprit de tous les observateurs. Finalement, le huis clos est-il une sanction prononcée contre les clubs ou leurs supporters ? Il est vrai que nos clubs doivent assumer la responsabilité des actes de leurs supporters.
Une autre question : nos clubs ont-ils une autorité sur leurs supporters ? Ces derniers sont-ils organisés et suffisamment encadrés comme le stipule la réglementation en vigueur ? Des supporters organisés et identifiés peuvent museler le premier «individu» enfoui parmi eux à vouloir pousser vers le débordement. Car depuis des années déjà, la sanction du huis clos est imposée aux clubs, sans que ces derniers puissent trouver le remède.
Même lors des grands dérapages commis sur les gradins et se poursuivent sur la voie publique mettant en danger la vie de personnes non concernées par le match ainsi que leurs biens privés et publics, les sanctions (lourdes) ont tout le temps été destinées aux clubs dont les supporters étaient identifiés et mis en cause. Et ça continue, et cette saison de plus belle.
Comment voulez-vous que notre football professionnel fasse bonne figure et soit d'abord un spectacle de qualité, ensuite un produit commercial exportable capable de rapporter des dividendes financiers (surtout) aux clubs, dès lors que la plupart des clubs évoluent sous le huis clos ?
Des affiches footballistiques à résonance de classiques se sont déroulées et d'autres vont se jouer en l'absence du public, devant des gradins affreusement vides. Nul n'ignore que dans un stade, les supporters sont considérés comme étant l'essence même du football. Dans certains matchs, l'attraction et le spectacle étaient plutôt sur les gradins que sur le terrain.
Lors des trois dernières années, notre pays a consenti d'énormes efforts financiers en réussissant le pari de construire, ou du moins d'achever les travaux de finition d'enceintes sportives de niveau mondial dédiées à notre jeunesse.
Nos clubs doivent s'investir dans le processus d'organiser leur masse de supporters. La loi le dicte. Justement, en l'absence de cette mission capitale dans la vie d'un club particulièrement populaire, les fauteurs de troubles et autres meneurs de foules vers le négatif ont trouvé l'espace libre pour porter un préjudice moral au club de leur ville.
Car quand un club est (bien)organisé administrativement et même techniquement, le jour de la compétition, il peut être pénalisé par un comportement «peu civilisé» de ses supporters à partir des gradins.
Dans les pays où le spectacle du football est un produit commercial qui rapporte beaucoup de dividendes aux clubs, aux supporters et une plus value pour le pays, dans leurs enceintes sportives rien n'est laissé au hasard à l'effet d'identifier le moindre écart. Car ce produit commercial né du spectacle du football est une véritable industrie.
Ce que rapporte un match de football pour les clubs à l'immense base populaire, à la ville, à la communauté de ladite ville ainsi qu'aux différents services fiscaux, se compte en milliaires. Cependant, ces complexes tout nouveaux n'ont pas encore mis en pratique le dispositif sécuritaire au niveau des tribunes et gradins. De manière à identifier personnellement les fauteurs de troubles. Comment investir des centaines de milliards de dinars et tarder à mettre en œuvre les dites caméras dans les tribunes et gradins de manière à identifier ces fauteurs de troubles qui débordent par moments en dehors des enceintes sportives en entravant l'ordre public.
Certains clubs ont été sanctionnés par la suspension de leur public en jouant hors de leurs bases. Et puis les sociétés nationales en charge des clubs ont beaucoup investi pour améliorer le quotidien des clubs à leurs charges. En retour, ces sociétés veulent rentabiliser leur investissement colossal. A la longue et en mode répétition, cela devient une perte sèche et un manque à gagner financier considérable pour les dites sociétés parrainant les clubs.