Le chanteur du «Rital», Claude Barzotti, est décédé : Un artiste talentueux et plein d’humour

26/06/2023 mis à jour: 23:40
AFP
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«Je suis quelqu’un de triste. Je n’arrive pas à l’expliquer car j’ai tout, mais je n’ai rien en fait.»

L’auteur-compositeur à la voix légèrement éraillée «est mort à 69 ans dans son lit, entouré de ses deux filles», à Court-Saint-Etienne, entre Bruxelles et Charleroi, en Belgique, a déclaré à l’AFP son manager et chef d’orchestre, Laurent Comtat. «Barzotti préférait qu’on le qualifie de chanteur d’émotion plutôt que romantique. 

C’était un écorché vif, un vrai sensible, qui a bu pour lutter contre son trac», a-t-il précisé. Malade, Barzotti avait arrêté sa carrière en 2020, et est mort des suites d’un cancer du pancréas. «Je suis rital et je le reste / Et dans le verbe et dans le geste / Vos saisons sont devenues miennes / Mais ma musique est italienne», chantait  Barzotti dans son plus grand tube, Le Rital (1983). Né Francesco Barzotti, le 23 juillet 1953, dans une famille d’immigrés italiens originaires de la région des Marches (centre), le chanteur à la  chevelure bouclée d’un brun intense, évoquait ses origines et sa condition «d’étranger» dans cette chanson - que les nouvelles générations ont pu entendre dans le film Camping.

«French lover»

Son père était mineur. Claude se formera dans sa jeunesse au solfège, à la guitare classique et au chant. Il commencera sa carrière dans les années 1970 mais le succès n’arrivera que dans les années 1980. 

Parmi ses tubes, des slows et chansons à succès qui ont bercé les boums des années 1980, comme Je ne t’écrirai plus (1984), ou Aime-moi (1990). Dans les années 2008-2009, il avait participé à des tournées nostalgiques «Age tendre et tête de bois», avec Marie Myriam, Frank Alamo, Demis Roussos ou Patrick Juvet. 

Barzotti avait évoqué plusieurs fois publiquement ses problèmes d’alcool, confiant à la télé belge avoir bu par périodes jusqu’à cinq ou six bouteilles de whisky par jour. «Je suis quelqu’un de triste. Je n’arrive pas à l’expliquer car j’ai tout, mais je n’ai rien en fait», lâchait-il à l’écran. 

Claude Barzotti, c’était le «french lover italiano de service», un mec attachant et sincère, qui souffrait beaucoup à cause des femmes, s’est remémoré pour l’AFP le chanteur Hervé Vilard (Capri, c’est fini), qui l’a côtoyé notamment dans des concerts. 

«C’était l’idole du Moyen-Orient ! Vous alliez dans un night-club, si vous étiez Français, pour vous faire plaisir, on vous envoyait les disques de Barzotti. Vous alliez à New York, vous entendiez Barzotti dans Little Italy !», a-t-il souligné. «Ses chansons, ce n’était pas de la guimauve. Il avait besoin des mots, c’était un Latin. Et c’était un autre temps», a-t-il poursuivi. 

Barzotti ? «Un homme délicieux rigolo, plein d’humour, il aimait la vie et c’est peut-être ce qui l’a emporté», a raconté de son côté à l’AFP le producteur Olivier Kaefer, organisateur de spectacles sur les années 1980. «On va beaucoup le regretter».

Parmi les réactions à sa mort samedi, le secrétaire général du Parti communiste français Fabien Roussel s’est dit «triste d’apprendre la mort de Claude Barzotti, interprète du «Rital» et de tant de chansons des années 80 qui nous ont fait vibrer et danser».

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