Après les multiples plaintes de la Chine contre les mesures américaines, le Canada emboîte le pas à Pékin et se tourne vers l’Organisation mondiale du commerce.
Le Canada a officiellement déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce contre les droits de douane imposés par les États-Unis, malgré les récentes déclarations de l’administration Trump évoquant un possible compromis. L’OMC a confirmé cette démarche mercredi 5 mars. La plainte vise les tarifs punitifs de 25 % appliqués sur une grande partie des produits canadiens importés aux États-Unis.
La veille, Nadia Theodore, ambassadrice du Canada auprès de l’OMC, avait justifié cette décision en déclarant que les mesures américaines ne laissaient pas d’autre choix à son pays. Elle a précisé sur LinkedIn avoir officiellement demandé des consultations avec le gouvernement américain concernant ces droits de douane jugés injustifiés. Un responsable de l’OMC a confirmé que cette plainte s’ajoute à celle déjà déposée par la Chine, également concernée par ces nouvelles taxes. Le Mexique, lui aussi visé par un tarif de 25 %, subit le même traitement.
Dans son message, Nadia Theodore a souligné qu’elle portait pour l’occasion un costume conçu par Lesley Hampton, une créatrice de mode issue de la Première Nation Anishinaabe et canadienne. Ce choix s’inscrit dans un mouvement visant à promouvoir la consommation de produits locaux face aux restrictions commerciales américaines. Elle a conclu son message en utilisant l’expression « Elbows up », un cri de ralliement inspiré du hockey qui symbolise la détermination et la résistance.
Le dépôt de cette plainte coïncide avec un apparent assouplissement de la position américaine. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a indiqué sur Fox Business qu’il avait passé la journée en discussion avec ses homologues canadiens et mexicains. Il a affirmé que le président était à l’écoute et qu’une solution pourrait être trouvée rapidement, peut-être dès mercredi.
À l’OMC, la procédure prévoit plusieurs étapes pour régler un différend. Des consultations sont d’abord menées entre les parties. Si aucun accord n’est trouvé, un groupe spécial de trois à cinq experts peut être mis en place. Les décisions rendues peuvent faire l’objet d’un appel. Toutefois, l’organe d’appel de l’OMC est paralysé depuis décembre 2019 en raison du blocage des nominations de juges par les États-Unis, une politique initiée sous l’administration Obama et poursuivie par Donald Trump, puis Joe Biden. Cette situation empêche l’organisation de traiter de nouveaux dossiers, compliquant encore davantage la résolution de ce conflit commercial.