La 16e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP) a été clôturée, dimanche 31 décembre, au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi d’Alger (TNA) par l’annonce des lauréats des huit prix prévus pour la compétition.
Thawra (Révolution), mise en scène par Abdelkader Djeriou, a décroché le grand prix. Produite par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, cette pièce est construite à partir de deux textes de Kateb Yacine, Le Cadavre encerclé et Les ancêtres redoublent de férocité, sur une écriture de Hicham Boussahla et de Youcef Mila.
Haroun Kilani a décroché le prix du meilleur metteur en scène pour la pièce Safar, parmi les premières productions du Théâtre régional de Laghouat.
Abdelkader Rouahi, comédien dans cette même pièce, a décroché le prix de la meilleure interprétation masculine. Une distinction partagée avec Rabie Ouadjaout pour son rôle dans le spectacle Le Banquet, mis en scène par Faouzi Benbrahim, et produit par le TNA.
Le prix de la meilleure interprétation féminine est revenu à Basma Damache de la pièce Safar, ex aequo avec Adila Soualem pour son rôle dans Yaoum kabla el kiyama (Un jour avec l’Apocalypse), une pièce mise en scène par Mohamed Frimehdi et produite par le Théâtre régional de Mascara.
Le prix du meilleur texte a été attribué à Mohamed Bourahla pour cette même représentation. Youcef Abdi a décroché le prix de la meilleure scénographie pour la pièce Ichou de Abdelkader Azouz, produite par le Théâtre régional de Biskra.
Le prix du jury à Halaq Ichbilia
Le jury a attribué son prix à Halaq Ichbilia (Le Barbier de Séville), mise en scène par Boukhari Hebbal, du Théâtre régional d›Annaba, d›après le texte du dramaturge français Pierre-Augustin de Beaumarchais. Cette représentation a eu le prix de la meilleure musique, composée par Mohamed Kamel Benani.
Pour rappel, le jury était présidé par la comédienne Fadéla Hachemaoui, secondée de Hamida Ait El Hadj, Mohamed Chergui, Lotfi Saïdi, Mourad Bouchhr, Mohamed Bouiche et Aissa Djakati. Dans ses recommandations, le jury a plaidé pour le suivi des spectacles en langue arabe classique dans le sens de la correction et de la précision des textes.
«Il est important, pour les spectacles s’intéressant à des des sujets historiques, de vérifier les faits. Nous appelons le commissariat du festival à élargir la liste des prix compte tenu de l’importance de la participation et pour répondre aux attentes de nos artistes dans tous les métiers de l’art théâtral», a déclaré l’universitaire Mohamed Chergui, en lisant ces recommandations.
Le jury a demandé aussi aux concepteurs de spectacles d’utiliser de la musique algérienne, dans des formes professionnelles, dans leurs prochaines créations artistiques. Le 16e FNTP a été dédié à Sid Ahmed Agoumi, présent lors de la cérémonie de clôture, assis aux côtés de Taha El Amiri, le doyen des comédiens algériens.
Une cérémonie marquée par la présentation d’un montage théâtrale, à partir de pièces produites par le Théâtre régional de Béjaïa Abdelmalek Bouguermouh (TRB), conçu par Abdelaziz Yousfi (Bazou). Il s’agit, entre autres de Rjel ya hlalef, Harf b Harf, El houinta, Chkoune, Hzam el Ghoula et Sin ni...
Le hall du TNA baptisé au nom de Allalou
Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, qui a assisté à la cérémonie de clôture et remis le grand prix, a procédé à la baptisation du le hall du TNA au nom de Allalou, Ali Sellali de son vrai nom en présence de sa fille Fatiha Sellali.
Des costumes et des portraits de Allalou, l’un des pères fondateurs du théâtre algérien moderne, ont été exposés. Samedi 30 décembre, un débat a été consacré à Allalou, animé par l’universitaire Ahmed Cheniki.
Durant la cérémonie de clôture, le comédien Brahim Chergui a été également honoré. Il a fait le déplacement au TNA malgré une maladie lourde. Sur scène, il a longuement salué le public et rendu hommage à la résistance des Palestiniens face à l’oppression israélienne à Ghaza.
Hicham Farès