Les prix du gaz se sont envolés de plus de 170%, depuis une année, sur le marché international. Selon les analystes, les cours du pétrole et du gaz devraient se maintenir à des prix élevés, dans les 5 années à venir. Au moment où l’Europe occidentale fait face à des pénuries de gaz, ce renchérissement des prix constitue une très bonne nouvelle pour l’Algérie qui doit profiter de cet âge d’or du gaz.
Alors que les tensions continuent de s’accroître entre Washington et Moscou autour de la crise ukrainienne, l’Union européenne cherche à trouver des alternatives à la Russie et à diversifier davantage ses sources d’approvisionnement en énergie, car toute dépendance est source de vulnérabilité. Sur fond de tensions à la frontière ukrainienne, l’Europe occidentale ne veut pas dépendre de la Russie qui lui fournit 40% de ses besoins.
La question de la sécurité d’approvisionnement de l’UE est posée. Cette situation arrange l’Algérie qui a une bonne réputation en matière de fiabilité des approvisionnements en gaz, destinés à l’Europe occidentale. L’Algérie qui est le 10e producteur de gaz naturel et le 7e exportateur de cette énergie au monde, produit plus de 130 milliards de m3 de gaz par an. Les experts parlent de 160 ans de réserves et d’un prix du gaz défiant toute concurrence.
Dans un contexte marqué par une crise énergétique que vivent les pays de l’UE, l’Algérie, qui fournit déjà 11% des importations de l’Union en gaz, peut augmenter ses exportations de cette source d’énergie fossile. Les Etats-Unis, le Qatar et l’Australie, qui sont les trois plus gros exportateurs mondiaux de gaz, ne peuvent pas se substituer à la Russie et approvisionner l’Europe, car ils ont des contrats à long terme avec d’importants clients en Corée du Sud, au Japon et en Chine. Ces trois géants du gaz ont atteint leurs limites pour l’approvisionnement de leurs premiers clients.
Cette conjoncture est favorable à l’Algérie qui peut vendre plus de gaz aux Européens. L’Algérie a d’ailleurs toujours honoré les termes de ses contrats d’approvisionnement, en témoigne l’excellence des relations avec l’Italie et l’Espagne qui constituent les premières destinations du gaz algérien. Notre pays continuera à honorer ses engagements avec son partenaire espagnol, à travers le gazoduc Medgaz et l’utilisation de méthaniers. Medgaz, reliant Beni Saf à Almeria en Espagne, permettra aux exportations de passer de 8 à 10,5 milliards de m3. L’Algérie aura fort à gagner à construire un nouveau gazoduc pour augmenter les exportations de gaz vers l’Europe.
De son côté, l’Union européenne gagnerait à signer davantage de contrats à long terme avec l’Algérie. Le ministre algérien de l’Energie a d’ailleurs récemment déclaré que l’Algérie est prête à fournir des quantités supplémentaires de gaz à des partenaires en Europe. L’Algérie a récemment renouvelé des contrats de fourniture de gaz naturel et liquéfié à ses partenaires en Europe.
Avec de telles bonnes perspectives, Sonatrach compte investir 40 milliards de dollars d’ici à quatre ans dans l’exploration, la production et le raffinage du gaz. Le but est de profiter de cette bonne marge de manœuvre pour augmenter les exportations, même si la demande domestique en gaz est de plus en plus gourmande.