L’Algérie, la Chine et le rail

27/09/2023 mis à jour: 02:35
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L’Algérie a tout à gagner à investir massivement dans l'expansion de son réseau ferroviaire. En la matière, le partenariat algéro-chinois est de bon augure. 

La coopération avec la Chine recèle un volet stratégique et vise l'importation de technologies dans un segment qui offre le meilleur exemple d’économie durable. Le savoir-faire chinois n'est plus à démontrer.

La Chine figure parmi les nations les plus performantes dans la production de matériel roulant comme dans la construction de voies. Le transport ferroviaire est une réponse adaptée aux enjeux de mobilité de masse. Le train permet de transporter voyageurs et marchandises à un niveau de sécurité très élevé.

C’est un mode de transport terrestre plus sûr que les routes. Désengorgement du trafic, création d’emplois et de richesses, protection de l’environnement… Le rail est un mode de transport responsable et durable. La contribution du rail à l'économie, à l'industrie et à l’écologie s’en trouve renforcée. 

Des lignes ferroviaires ont été réalisées notamment dans les Hauts-Plateaux pour relier les différentes villes de l’intérieur du pays. Mais ce qui reste à faire est immense.

L’importation de savoir-faire chinois englobe la fabrication de wagons et surtout la construction de lignes. Un pharaonique projet de construction de réseaux ferroviaires totalisant 6000 km est annoncé en partenariat avec des entreprises chinoises, soit beaucoup plus que le réseau existant qui ne dépasse pas les 4560 km. 

Parmi ces projets figure la modernisation d’un tronçon de la ligne ferroviaire minière reliant Annaba à Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, où est implanté un important gisement de phosphate qui sera exploité en partenariat avec des entreprises chinoises.

Deux autres projets concernent une liaison ferroviaire entre la mine de Gara Djebilet à Béchar, sur plus de 800 km, pour le transport du minerai de fer et le raccordement de la ville de Béchar à Adrar, sur une distance de 600 km.

Après la phase de digestion des technologies importées, les futures étapes consistent en l’amélioration en premier lieu de l’offre ferroviaire sur de courtes et moyennes distances et une réforme qui passe par une nécessaire restructuration de la compagnie publique de transport ferroviaire (SNTF).

Concrètement, cela signifie la modernisation de l'infrastructure vieillotte, une refonte de la gestion pour une meilleure ponctualité des trains ou encore de nouvelles lignes dans les agglomérations.

De son côté, le transport ferroviaire de marchandises a plus que jamais besoin de nouvelles plateformes de transbordement intermodales et d’installations de logistique.

Le partenariat avec la Chine est une stratégie lucide. Ce grand pays a entrepris ces dernières années de construire des lignes de chemin de fer tout autour du monde.

Une stratégie qui lui permet de faire d’une pierre plusieurs coups : vendre son savoir-faire et favoriser les échanges commerciaux.

L’objectif principal de la Chine est de lancer les Nouvelles routes de la soie ou «la ceinture et la route», un faisceau de lignes de chemins de fer, de routes et d’oléoducs destiné à relier la Chine à l’Europe et au Moyen-Orient par l’Asie centrale.

En Afrique, la Chine a récemment achevé deux gigantesques ouvrages le chemin de fer Djibouti–Addis-Abeba et un immense réseau en Angola.

Du Brésil au Pérou et de Djibouti à l’Afghanistan, les chemins de fer que la Chine a entrepris de construire passent par des mines ou débouchent sur des ports. Il en résulte un florissant chassé-croisé géostratégique. 

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