L’Algérie et Novembre 1954

02/11/2023 mis à jour: 18:58
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Le 1er Novembre 1954 est une date majeure de l’histoire contemporaine nationale. Une grande date qui marque le déclenchement de la Guerre de Libération nationale et la cause primordiale du projet national, républicain pour une Algérie souveraine et plurielle. 

Le 1er Novembre raconte l’histoire héroïque d’une génération qui a défié une puissance coloniale pour libérer la nation. Le 1er Novembre est l’école d’une citoyenneté multiple. Le 1er Novembre est l'Algérie unie dans toutes ses diversités. L’histoire du combat libérateur est omniprésente dans l’imaginaire collectif national. 

Novembre 1954 est un grand tournant de l’histoire, un tournant fondamental. Le long combat pour l’indépendance n’a pas commencé en novembre 1954, mais dès l’invasion d’Alger en 1830. 

Le long et dur combat a duré 132 ans de massacres. L’armée coloniale a débordé en barbarie, de spoliations générant des famines, des misères et d’innombrables crimes contre l’humanité. Durant la longue nuit coloniale, seul un enfant algérien sur dix était scolarisé. La colonisation est aussi les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en 1945, puis au Nord- Constantinois en 1955 et surtout les inhumaines enfumades commises par l’armée française en 1844 et 1845. Des tribus entières, dont des femmes et des enfants réfugiés dans des grottes près de Mostaganem, ont été asphyxiées par les fumées des feux allumés par ceux qui prétendent «venir apporter la civilisation». 
 

Face à ces crimes contre l’humanité, une génération de jeunes militants nationalistes a alors pris ses responsabilités historiques et patriotiques. Une réunion du groupe des six chefs historiques à Alger a constitué le tournant décisif qui a préparé le terrain au déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Les défunts Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat, se sont réunis dans la clandestinité le 23 octobre 1954, pour esquisser les contours du déclenchement de la Guerre de Libération. Une guerre qui a cimenté les principes de la lutte du peuple algérien au cours de l'histoire et a fait de son unité un impératif pour atteindre l'objectif suprême qu'est l'affranchissement du joug colonial et le recouvrement de la souveraineté nationale. 

Les Algériens ont alors payé le prix fort. Des villages entiers ont été décimés dans les Aurès, en Kabylie, en Oranie, dans le Constantinois et dans le sud du pays, par les bombardements de l’aviation coloniale qui a commis les pires crimes contre l’humanité.

Soixante-neuf ans après le déclenchement de la lutte armée pour le recouvrement de l’indépendance, le tournant de Novembre 1954, continue de servir de référent historique aux Algériennes et aux Algériens. L'actuel travail de mémoire a la lourde responsabilité de forger et de renforcer l'identité nationale. De tout temps, la mémoire nationale a eu une fonction intégratrice, comme en témoigne notre longue histoire plusieurs fois millénaire faite de résistances. Aujourd’hui, face aux défis de la modernité, l’Algérie s’inspire de son passé héroïque lointain pour puiser les éléments consensuels du présent toujours mouvant. 
 

La recherche des référents identitaires nationaux est particulièrement omniprésente dans l’esprit des Algériennes et des Algériens avides de connaître leur passé. De son côté, la France doit des excuses à l’Algérie. Les excuses ne vont pas empêcher la France et l’Algérie de renforcer leur coopération dans le respect mutuel d’égal à égal, en regardant l’avenir avec sérénité et fraternité.

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