L’Algérie et les voitures chinoises

21/01/2024 mis à jour: 00:15
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Après les produits manufacturés, le BTP, le secteur des mines et le rail, c’est au tour de l’industrie automobile chinoise de jeter son dévolu sur l'Algérie, où de plus en plus de voitures chinoises circulent dans les rues. 

Cette tendance va certainement s’accélérer dans les prochaines années : sur 30 demandes d’implantation d’usines d’assemblage en Algérie, 75% émanent de marques asiatiques, contre seulement 25% de constructeurs européens, selon le ministère algérien de l’Industrie. En attendant ces implantations de sites d’assemblage, 41 agréments d’importation de véhicules ont été délivrés pour une douzaine de marques en Algérie. 

Avec une technologie de plus en plus pointue et des prix très compétitifs, les voitures chinoises sont à la conquête de l’Algérie, deuxième marché automobile du continent derrière l'Afrique du Sud. Les constructeurs chinois sont à l’offensive tant sur le plan industriel que commercial. Pour accélérer leur accès au marché algérien, les industriels automobiles chinois prévoient la construction de plusieurs usines d’assemblage de véhicules. 

C’est le cas du constructeur chinois JAC, qui se prépare à lancer son site d’assemblage dans la zone industrielle Tamzoura, à cheval entre Oran et Aïn Témouchent. Après le lancement de la commercialisation de ses voitures, en novembre dernier, la marque chinoise Chery prévoit, quant à elle, d’ouvrir une usine de montage automobile à Bordj Bou Arréridj, dotée d'une capacité de 100 000 véhicules dès la troisième année de son implantation. Cette percée des constructeurs chinois en Algérie est-elle vraiment une surprise ? Pas du tout. 

La Chine vient de monter sur la première marche du podium en devenant le premier exportateur d'automobiles au monde en 2023, avec «4,91 millions de véhicules exportés», selon le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information. 

Selon la même source, ces exportations automobiles record chinoises «ont bondi de 57,9% sur un an, à fin 2023». La Chine, qui exporte ses voitures dans plus de 200 pays, met fin au règne nippon. Les constructeurs chinois ont percé : que ce soit ceux détenus par l'Etat chinois (Dongfeng, FAW, SAIC, BAIC) ou des investisseurs privés (Geely, BYD), ils ont bousculé la concurrence même sur le segment très restreint du luxe, jusque-là dominé par les Allemands et les Japonais. 

Selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles, la production et le volume des ventes de véhicules en Chine ont atteint un record de 30 millions en 2023, se classant au premier rang mondial pour la 15e année consécutive. Avec près d'un million d'unités vendues en 2022, BYD est, par exemple, devenu le leader mondial des voitures électriques. L'industrie automobile chinoise a su prendre de vitesse ses concurrents. De 2018 à 2023, les entreprises chinoises ont investi l’équivalent de plus de 150 milliards de dollars dans la recherche et l'innovation, notamment dans l’électrique. L’Etat chinois a élaboré un système de subventions et d’incitations pour encourager les constructeurs locaux à produire massivement et qualitativement. 

Cette tendance de l’industrie automobile ne fait que refléter une évolution similaire des avancées économiques et géopolitiques de la Chine dans tous les domaines. Enfin, ce qui compte pour les Algériens, c’est que cette compétition permettra de diversifier l’offre et de dynamiser la concurrence tant sur la qualité que sur les prix sur un marché atteint par une folle flambée des prix.. 
 

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