L'Algérie et l’Afrique du Sud confortent leur position géostratégique comme tandem pivot au sein de l'Union africaine. L’Algérie veut rejoindre l'Afrique du Sud en adhérant à l'organisation supranationale des pays émergents, dite Brics.
Les deux grands pays, qui entretiennent des relations historiques, veulent conjuguer leurs efforts diplomatiques pour constituer le moteur de l’Union africaine. Face à l’émergence de puissants acteurs économiques, comme la Russie, la Chine, les Etats-Unis, la Turquie ou encore l’Inde sur le continent, l’Algérie veut inspirer les Etats africains à adopter sa position historique du non-alignement. L’enjeu majeur pour les Etats africains est de diversifier leurs partenariats avec les pays qui souhaitent investir. Avec ses 64 voix potentielles, le continent représente aussi un important poids diplomatique lors de l'adoption de résolutions à l’ONU.
De nombreux efforts diplomatiques ont été consentis, ces dernières années, pour que l’Afrique parle d’une seule et même voix au Conseil de sécurité de l’ONU. L’Algérie, qui reste un partenaire crucial sur le continent africain, dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, mise surtout sur la solidarité.
L'Agence algérienne pour la coopération internationale mobilisera un milliard de dollars pour financer des projets de développement dans les pays africains. Une telle solidarité est basée sur une conviction : la sécurité exige des conditions qui vont au-delà des seuls moyens sécuritaires et diplomatiques, qui sont évidemment cruciaux pour désamorcer ou anticiper les conflits. Les leviers sécuritaires n’ont pas vraiment vocation à remédier à l’étiologie des conflits qui sont, dans une large mesure, en lien direct avec le développement économique. Entre 2013 et 2018, l’Algérie a annulé la dette de 14 pays africains, d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, pour raison humanitaire. Une myriade de mégaprojets ont été initiés, à l’image de la route transsaharienne qui remonte à 1964 sur l’axe Alger-Lagos.
Deux autres projets titanesques consistent en le Trans-Saharan Gas-Pipeline et la Dorsale transsaharienne à fibre optique, initiée par l’Algérie en 2003. Ces projets permettront d'atteindre les marchés d'Afrique de l'Ouest. L’Algérie dispose de grandes potentialités en matière d’exportation d’énergie, de produits pharmaceutiques et agroalimentaires vers le continent africain qui représente un immense marché. Les exportations algériennes vers les pays africains sont estimées à 300 millions de dollars, dont 80% en matière de gaz. L’objectif est d’augmenter les exportations avec une logistique adaptée, notamment à travers la ligne Alger-Dakar et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’Afrique, qui est en pleine croissance, regorgeant de ressources naturelles, mais aussi de débouchés économiques et de ressources stratégiques, a accompli, ces dernières années, des progrès tangibles et substantiels. Les bonnes nouvelles s’accumulent. La chance qu’offre, par exemple, l’économie verte réside en grande partie dans la capacité des Etats africains à créer une économie circulaire. Il sera alors possible de monter en puissance dans les chaînes de valeur planétaires.